LOCATION - Louer partiellement ou en intégralité son logement via des plateformes comme Airbnb peut apporter un complément de revenus non négligeable. Encore faut-il connaître et respecter la législation en vigueur. Voici trois exemples pour vous aider à y voir plus clair…
Beaucoup ont déjà franchi le pas, d’autres hésitent encore… Louer une chambre, son appartement ou sa maison sur Airbnb ou toute autre plateforme du même type peut permettre d’arrondir ses fins de mois. Cette pratique est cependant de plus en plus encadrée et nécessite de s’être bien renseigné avant de se lancer. Nul n’étant cessé ignorer la loi, voici trois exemples pour mieux vous éclairer avant de vous lancer.
Un 2 pièces à Paris loué 60 € par nuitée
Tout d’abord, pour louer son logement à Paris à partir de ce vendredi 1er décembre, il est obligatoire d’enregistrer le logement en question auprès de la mairie de Paris. Cette procédure est gratuite. Une fois effectuée, vous recevrez un numéro d'enregistrement qui devra figurer dans votre annonce. Ensuite, il faut savoir que la location d’un logement, que ce soit dans la capitale ou partout ailleurs en France, ne peut excéder 120 nuitées par an.
Ainsi, si vous le louez 60€ par nuitée, vous pouvez gagner jusqu’à 7200 euros brut par an. Mais ce gain est naturellement soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux (à partir de 305 euros, en dessous vous bénéficiez d’une exonération). Tant que le gain annuel réalisé est inférieur à 33.000 euros, vous pourrez opter pour un régime fiscal micro-BIC : Un abattement forfaitaire de 50% vous sera appliqué et vous serez imposé sur les autres 50% en fonction de votre taux d’imposition.
Par exemple, si vous louez un 2 pièces à Paris 120 nuitées par an, à raison de 60€ par nuitée (soit un gain annuel brut de 7200€), vous pouvez gagner, après impôt, entre 4300€ et 6000€.
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Il existe une législation particulière qui permet de louer un logement plus de 120 nuitées par an à Paris. Il faut pour cela le soumettre à un changement d’usage. Mais cette procédure est relativement compliquée, pour ne pas dire dissuasive.
Une chambre à Strasbourg louée 30€ par nuitée
Louer à des touristes l’une des chambres de son logement est également soumis à une déclaration préalable en mairie, dès lors que la chambre peut être considérée comme une chambre d’hôtes. Si le gain annuel généré est inférieur à 760€, il est exonéré d’impôt. Au-delà, en revanche, le montant doit être inclus à vos revenus lors de votre déclaration d’impôt. Et comme pour un logement entier, le niveau d’imposition dépend de votre taux marginal d’imposition.
Par exemple, si vous louez une chambre de votre habitation à Strasbourg 120 nuitées par an, à raison de 30€ par nuitée (soit un gain annuel brut de 3600€), vous pouvez gagner, après impôt, entre 1900€ et 2650€.
Une maison de vacances en Ardèche louée 280€ par nuitée
La location d’une résidence secondaire est plus stricte que la location d’une résidence principale. En fonction des villes, si le marché locatif est tendu, une autorisation de la mairie peut être exigée. Et là encore, la loi impose une limitation de 120 nuitées par an.
Si vous louez par exemple une maison de vacances située en Ardèche, 120 nuitées par an, à raison de 280 euros par nuitée (soit un gain annuel brut de 33.600 euros), vous dépassez ainsi le seuil des 33.000 euros et vous ne pouvez plus bénéficier du régime micro-BIC.
Vous basculez ainsi dans le régime réel. Le calcul des revenus à déclarer varie alors en fonction de vos charges (taxe foncière, intérêts d’emprunt, etc.). Vous devez également remplir une déclaration fiscale spécifique et les conseils d’un expert-comptable peuvent alors être nécessaires.