COMPARATIF - Si la réouverture semble encore loin, les restaurateurs français bénéficient d'aides de l'État pour amortir le choc. Qu'en est-il outre-Rhin ? On fait le point.
Depuis le début de l’année, les restaurateurs français ont espéré à plusieurs reprises une réouverture, d’abord le 20 janvier puis pour la mi-février. Finalement, après la mise en place d’un couvre-feu généralisé à 18h le 14 janvier dernier, un reconfinement se profile en France.
Fermés six mois au total depuis mars dernier, les restaurateurs vont donc devoir encore prendre leur mal en patience avant d’accueillir de nouveau des clients. Pour les aider à surmonter cette épreuve, le gouvernement a mis en place un système d’aides, à l’instar de l’Allemagne. Mais par rapport à nos voisins allemands, les aides sont-elles plus importantes pour les restaurateurs français ?
La perte du chiffre d'affaires moins indemnisée
Sur le papier, les établissements français bénéficient d’une aide moins conséquente au niveau de la perte du chiffre d’affaires, avec seulement 20% chaque mois depuis décembre, contre 75% en Allemagne. Cependant, de l’autre côté du Rhin, la réalité est tout autre. "Pour l’instant, je n’ai reçu qu’un acompte pour le mois de novembre et de seulement 20%, soit environ 20.000 euros", indique Anja Heuberger, restauratrice berlinoise.
Si l’indemnisation de la perte du chiffre d’affaires est moins importante qu’en Allemagne, certains restaurateurs français se contentent de leurs aides, comme Valentin Roulière, gérant du restaurant "Mon Paris", dans le IXe arrondissement de la capitale : "On va avoir, normalement en décembre, plus de 70.000 euros, c’est une somme conséquente. On est passé de rien à quand même pas mal, ça permet de souffler et d’avoir un peu d’espoir pour l’avenir."
Un chômage partiel plus avantageux
Concernant le chômage partiel, les salariés de la restauration bénéficient chez nous d’une prise en charge de leur salaire d’un minimum de 84%, pouvant s’élever à 100% pour les salariés payés au Smic, qui représentent un cinquième de la profession. En Allemagne en revanche, le chômage partiel n’est indemnisé qu’à hauteur de 60%, provoquant une fuite du personnel, comme l’explique Anja Heuberger. "J’ai déjà plusieurs salariés qui ont commencé d’autres boulots ou qui ont complètement changé de métier. Pour eux, c’est impossible de vivre avec 60% de leur salaire, en plus ils ne touchent plus de pourboires", explique-t-elle.
Pour Sébastien Laye, économiste et entrepreneur à l’Institut Thomas More, "les restaurateurs allemands ont été beaucoup plus aidés que les Français" au printemps dernier, les aides étant directes et arrivant en trois jours. Cependant, ce spécialiste explique que, depuis le début de l’année 2021, "la situation s’est inversée" : "Les restaurateurs français sont mieux aidés que les Allemands mais ils ont beaucoup plus souffert au cours de l’année 2020."
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