De plus en plus de faux billets : quelle est la probabilité qu’on vous en donne un ?

par V. F Reportage vidéo : Henri Dreyfus et Raphael Maillochon
Publié le 31 janvier 2023 à 18h21

Source : JT 13h Semaine

Le nombre de faux billets saisis a augmenté l'an dernier, constate la Banque centrale européenne.
A-t-on pour autant vraiment plus de chances de se faire berner ?

C'est une crainte quotidienne pour la plupart des commerçants : être payé avec un faux billet. À l'image de cette boulangère qu'une équipe de TF1 rencontre dans le reportage ci-dessus, et qui a failli être victime d'une faussaire. "Une touriste est venue avec un billet de 100 euros pour acheter un croissant, mais on n'avait pas de monnaie parce qu'on avait à peine ouvert. Elle est revenue une deuxième fois, puis une troisième fois et là, on s'est un peu inquiété. Dès qu'elle nous a vus sortir le stylo pour vérifier, elle est partie", raconte la commerçante. Il faut dire que pour le profane, les fausses coupures sont indétectables ou presque. Le craquant du papier est similaire, tandis que les impressions en reliefs sont les mêmes.

Une proportion extrêmement faible de faux billets

Or, ce trafic est reparti à la hausse l'année dernière, avec 376.000 faux billets retirés de la circulation, soit une hausse de près de 8,4% en un an, selon des chiffres publiés ce lundi 30 janvier par la Banque centrale européenne (BCE). Il s'agit d'un retournement de tendance après plusieurs années de recul aboutissant à 347.000 billets saisis en 2021, qui était le plus bas historique. Cette hausse "reflète la reprise de l'activité économique en 2022, après la levée de la plupart des restrictions liées à la pandémie de Covid-19", explique l'institut monétaire.

Toutefois, en comparaison avec les 29,5 milliards de billets authentiques qui étaient en circulation fin décembre (un chiffre en hausse de 4,4% sur un an), "la probabilité de recevoir une contrefaçon est très faible", rassure la BCE, précisant que seulement "13 contrefaçons ont été détectées en 2022 pour 1 million de billets authentiques en circulation". Ce chiffre représente même, selon les données communiquées par l'institution, "la seconde proportion la plus faible enregistrée depuis l’introduction des billets en euros". En 2021 certes, la proportion était de 12 faux billets pour 1 million de vrais, mais il y a 5 ans en 2018, le ratio était de 25 pour 1 million, et même de 64 pour 1 million en 2009. 

Il faut dire que ces dernières années, la BCE a progressivement doté la zone euro de nouveaux billets avec des dispositifs de sécurité renforcés, rendant le travail des faux monnayeurs plus difficile.

Les billets de 20 et 50 euros restent les valeurs les plus contrefaites, représentant près des deux tiers des saisies (63,6%). Et la plupart proviennent du grand banditisme. Mais le profil des faussaires a évolué : désormais, les réseaux sociaux sont leur terrain de jeu favori. "Ce ne sont plus des réseaux structurés, c'est tout un chacun qui, en prenant quelques précautions au niveau des moyens de paiement, peut se procurer des faux billets à 50% de leur valeur", explique Alain Bateau, chef adjoint de l'Office centrale pour la répression du faux-monnayage (OCRFM). 

À elle seule, la France représente un tiers des faux billets qui circulent en Europe. La raison : notre pays est touristique, c'est une plaque tournante de la monnaie, et il est proche de l'Italie, premier producteur d'argent factice en Europe. 


V. F Reportage vidéo : Henri Dreyfus et Raphael Maillochon

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