Parmi les pistes d'économie d'énergie pour les communes, il y a les éclairages publics.Des solutions existent, que certaines ont mises en œuvre bien avant la crise de l'énergie.TF1 fait un tour d'horizon des communes qui ont choisi de s'éclairer moins.
Dans la commune de Guise (Aisne), à partir de 23 heures, c'est l'extinction des feux, comme on le voit dans le reportage en tête d'article. Plonger la ville dans le noir en fin de soirée, c'est la décision prise en urgence pour faire face à l'augmentation du prix de l'électricité. "On a réfléchi, en conseil municipal", explique le maire Hugues Cochet, "et on s'est dit que pour ne pas augmenter les impôts, (...) on allait couper l'éclairage public le soir". La mesure devrait faire baisser de 40% la facture énergétique de Guise, qui avoisine les 100.000 euros par an.
Dans les rues, désormais obscures, de cette ville de 5.000 habitants, les rares personnes croisées dans la soirée accueillent plutôt bien la décision. "Moi, je trouve que c'est très bien", témoigne un Guisard, "on n'a pas besoin d'éclairage la nuit". Un autre va dans le même sens : "Vous voyez bien qu'après 23 heures, il n'y a plus beaucoup de monde qui circule dans Guise".
Beaucoup de communes n'ont pas attendu la crise de l'énergie
Par souci économique et environnemental, de plus en plus de communes limitent leur éclairage public la nuit- la loi le recommande, mais n'en fait pas obligation. Si l'on compare des photos-satellite nocturnes de la France en 2012 et 2021, on peut déjà noter un léger obscurcissement- dû également aux arrêtés contraignant les zones d'activité économiques à éteindre les feux après fermeture. Les collectivités locales n'ont donc pas attendu la récente hausse du prix de l'électricité pour prendre des mesures, par vertu écologique et/ou par préoccupation économique, mais le phénomène devrait être amplifié par la crise.
Un éclairage public à la demande
Mais rentrer chez soi dans le noir complet, ce n'est pas forcément très rassurant. La sécurité est d'ailleurs le motif d'origine de l'éclairage public, qui s'est étendu à la plupart des capitales européennes à partir du XVIIᵉ siècle, s'est développé plus tard grâce au gaz, pour se généraliser à partir de la fin du XIXᵉ à la faveur de la fée électricité.
Quand Patricia quitte le travail le soir, alors qu'il fait déjà nuit, il lui suffit d'un geste sur son téléphone pour éclairer ses pas. "Il faut juste appuyer sur la petite ampoule qui est ici... et la lumière s'allume", démontre la jeune femme dans une rue de Longpont-sur-Orge (Essonne). C'est une application qui lui permet d'allumer les lampadaires, en fonction de sa géolocalisation. Et au bout de six minutes, ils s'éteignent à nouveau. Le coût du dispositif est de 400 euros pour connecter une dizaine de lampadaires, et une centaine de communes souhaitent aujourd'hui s'en équiper.
Il reste la possibilité d'agir directement sur la source de lumière. C'est le choix qu'a fait la commune de Senonches (Eure-et-Loir), en remplaçant la totalité de ses vieilles lampes au sodium par des leds. Moins énergivore, et d'une intensité modulable par exemple en fonction de l'heure, cette technologie est cependant beaucoup plus coûteuse à installer : 350.000 euros pour changer les quelque 1.000 points lumineux de la commune. Mais le maire a fait ses comptes : "Les économies générées par la baisse de consommation nous permettent de financer ces équipements en 4 ans", explique Xavier Nicolas, "alors qu'ils vont durer 20 ans".