La dette a "augmenté de 90 milliards d'euros au premier trimestre 2022", rappelle l'historien et l'économiste Nicolas Baverez, invité politique de la matinale de LCI mercredi 6 juillet.Dans le contexte de la crise énergétique et du Covid, la France est face à "un risque de récession", selon lui.
Dans un contexte de guerre en Ukraine, de crise du Covid, et d'inflation record, la France est fragilisée sur les plans "stratégique, sanitaire et économique". C'est le constat de l'historien et économiste Nicolas Baverez, invité dans la matinale de LCI, qui met en garde ce mercredi 6 juillet contre un risque de récession sur la dette française.
Celle-ci a "augmenté de 90 milliards d'euros au premier trimestre 2022", rappelle Nicolas Baverez, qui s'inquiète que la classe politique ne prenne pas la mesure de la situation. "Pour l’instant, tout le monde [les différents partis politiques, NDLR] s’accorde sur des plans très couteux de dépenses publiques, au vu des différentes propositions sur le pouvoir d’achat. Et personne n'a compris que le monde a vraiment changé", a-t-il averti.
"L'argent gratuit et illimité, c'est fini"
"L’argent gratuit et illimité, c'est fini, car les taux d’intérêts remontent, et qu'aujourd’hui la Banque centrale européenne (BCE) va arrêter d’acheter notre dette", rappelle Nicolas Baverez. La France va dès lors devoir "trouver de nouveaux investisseurs" pour financer sa dette, estime-t-il. "Quand on voit que même l’Allemagne n’arrive pas à exporter, pour la France, qui a un déficit commercial gigantesque, c'est un signal d’alerte" note-t-il.
"Ce qui est très compliqué, c'est qu'Emmanuel Macron a été réélu brillamment, mais sans projet", estime encore Nicolas Baverez. Une réélection "par défaut, par opposition à Marine Le Pen". Dans les cinq années qui viennent, avec le Covid et la crise de l'énergie, la France est face à "un risque de récession, et on peut vraiment avoir un problème sur la dette française", prévient-il, comparant la structure de la France à celle de l'Italie lors de la crise en 2011. "Aujourd'hui, le débat public reste en apesanteur par rapport aux problèmes réels qui se posent en face de lui", dénonce le spécialiste.