La France n'a jamais eu autant besoin de maçons. Vingt-cinq mille postes sont à pourvoir en ce moment. La main-d'oeuvre qualifiée manque cruellement, comme c'est le cas en Bourgogne.
Plusieurs mois de travaux et une dizaine de maçons pour réhabiliter cette grange bourguignonne. Un chantier que Sébastien Dréau, cogérant de l'entreprise "Dréau Maçonnerie", a failli ne pas honorer faute de personnel. "J'ai eu beaucoup de mal à trouver les petits jeunes, notamment les petits jeunes de mon village qui a fini ses études, qui n'a pas d'emploi, donc je l'ai pris. Ça m'aide beaucoup", explique ce patron. Tellement difficiles de recruter qu'avec sa femme Christelle, ils sont obligés de décaler, voire d'annuler certains projets.
Pour la plupart des entreprises de maçonnerie, recrutée est un cauchemar. Vingt-cinq mille postes de maçon sont à pourvoir dès maintenant. La profession s'est pourtant modernisée. Horaire fixe, salaire attractif, un métier, certes physique, mais les conditions de travail se sont améliorées. "Aujourd'hui, on a ce déficit d'image, déficit des parents qui ne veulent pas envoyer leurs enfants à faire la maçonnerie parce qu'on a un métier, vue de l'extérieur sale. Alors que c'est un métier passionnant, c'est un métier où on est à l'extérieur, on travaille en équipe", dit Christophe Possémé, président de l'Union de la maçonnerie et du gros œuvre.
Des arguments auxquels Théodore Roubaudi, 21 ans, a été sensible. Il a stoppé ses études de droit à Paris l'année dernière pour passer un CAP de maçon en alternance. "On sait que notre métier, c'est construire des maisons. Une maison où votre famille va grandir, s'épanouir, ça rend heureux. On comprend notre sens, on sait à quoi on sert dans notre métier, dans la société, et puis ça me rend heureux", dit fièrement l'apprenti maçon. En début de carrière, un maçon touche en moyenne 1 700 euros. Après dix ans d'expérience, le salaire d'un chef de chantier peut atteindre 3 800 euros par mois.
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