REPORTAGE - La grande distribution et les fournisseurs ont jusqu'au 1er mars pour se mettre d'accord sur les prix de milliers de produits qui seront ensuite vendus dans les supermarchés. Les agriculteurs s'estiment sacrifiés.
À Limoges (Haute-Vienne), des agriculteurs en colère ont bloqué l'accès à un magasin toute la journée. Ils estiment que les grandes surfaces achètent leurs viandes trop peu chères. Certains agriculteurs sont même entrés dans le magasin pour y scruter les étiquettes. Si les agriculteurs manifestent ce mardi, ce n'est pas un hasard. Les négociations entre fournisseurs et grandes surfaces se terminent bientôt. Elles sont tendues. Certains prix très bas fragilisent les producteurs, mais les supermarchés ne veulent pas que les prix augmentent pour continuer à attirer les clients.
En un an, les prix dans les grandes surfaces ont diminué de 0,4%. Alexis Vaillant, président d'Alterfood et membre de la FEEF, est en pleine négociation avec les hypermarchés pour y vendre ses soupes. Certains ne lui font pas de cadeaux. Problème à cause du covid, ses coûts de production ont augmenté. "On a perdu énormément de business pendant l'année qui vient de s'écouler et on ne s'attendait pas à avoir une pression des prix aussi importante, même si elle est inhérente à toute négociation commerciale", explique-t-il.
Alors pourquoi les grandes surfaces serrent-elles la vis ? Aucune n'a souhaité nous répondre, mais officieusement, l'une d'entre elles nous dit : "On est dans une machine infernale, la course au prix bas. Et malheureusement, c'est l'agriculture française qui en paye le prix fort". Les grandes surfaces estiment qu'elles ne sont pas les seules à accuser le prix vers le bas. Demain, le gouvernement reçoit les acteurs de la grande distribution, les industriels et les agriculteurs pour tenter d'apaiser la situation.
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