Grève chez TotalEnergies : un compromis trouvé sans la CGT, qui veut amplifier le mouvement

S.M avec AFP
Publié le 14 octobre 2022 à 7h53, mis à jour le 16 octobre 2022 à 17h20

Source : TF1 Info

TotalEnergies a convié les quatre syndicats représentatifs à négocier en urgence dans la nuit de jeudi à vendredi.
Les représentants CFDT et CFE-CGC ont accepté une proposition d'augmentation de 7% de salaire, et 3 000 à 6000 euros de primes.
Mais la CGT a claqué la porte et promet de continuer le mouvement.

Vers une sortie de crise, après 18 jours de grève ? Le groupe TotalEnergies et deux syndicats majoritaires semblaient, ce vendredi, en voie de s'accorder sur une augmentation des salaires dans le groupe. Mais la CGT, à l'origine de la grève responsable de la pénurie d'essence en France, a refusé tout accord et promis de continuer le mouvement. 

Sous pression du gouvernement, la direction du groupe pétrolier et gazier avait convié les quatre syndicats représentatifs à négocier en urgence dans la nuit de jeudi à vendredi. Ce n'est qu'à 3h30 du matin que les représentants des deux syndicats réformistes CFDT et CFE-CGC sont sortis du siège de TotalEnergies à La Défense, pour annoncer qu'ils étaient favorables à la dernière proposition de la direction, selon eux, de 7% d'augmentation de salaire et 3.000 à 6.000 euros de prime.

Appels à la grève générale

"L’équipe de négociation CFDT donne un avis favorable aux mesures qui sont sur la table", a déclaré Geoffrey Caillon, coordinateur CFDT. L'avis est également "plutôt favorable" à la CFE-CGC, selon son coordinateur Dominique Convert. Chaque syndicat va désormais consulter ses adhérents pour décider de signer, ou non, l'offre, avant vendredi midi. "On a soumis un accord pour signature avant midi", a confirmé Namita Shah, membre du comité exécutif de TotalEnergies, sans corroborer le chiffre de 7%, qui est supérieur aux 6% proposés jeudi.  

La CGT, elle, avait déjà quitté l'immeuble, non sans avoir préventivement dénoncé l'accord des deux autres syndicats, forts de 56% de représentativité à eux deux. "Ça ne changera rien à l’état d'esprit et à la détermination des grévistes", a prédit Alexis Antonioli, espérant désormais "la généralisation du mouvement." Le mouvement des raffineries s'est de fait déjà mué en appels à la grève générale, et mardi prochain devrait être l'occasion d'une grande journée de grève nationale, des transports aux fonctionnaires, suite à l'appel jeudi de quatre grands syndicats (CGT, FO, Solidaires, FSU) et de plusieurs organisations de jeunesse. La grève de mardi touchera en particulier la SNCF et la RATP.

L'ouverture des négociations s'est faite après les réquisitions gouvernementales de salariés dans la raffinerie Esso-ExxonMobil de Gravenchon en Normandie, et au dépôt de Flandres de TotalEnergies à Mardyck, près de Dunkerque, pour rouvrir les vannes. Pour accélérer la reprise, le gouvernement a de nouveau autorisé les camions-citernes à rouler ce week-end, alors que les poids lourds ont normalement interdiction de rouler du samedi 22H au dimanche 22H.

À 17H00 jeudi, 29,1% des stations manquaient d'un ou plusieurs carburants, selon le ministère de la Transition énergétique, à peine moins que la veille (30,8%).


S.M avec AFP

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