Guerre des licences de pêche : y a-t-il encore du poisson sur les étals de Boulogne-sur-Mer ?

TF1
Publié le 29 octobre 2021 à 18h16, mis à jour le 29 octobre 2021 à 18h23

Source : JT 13h Semaine

DENRÉE RARE - Les pêcheurs français privés de licences pour travailler dans les eaux britanniques sont contraints de se rabattre sur des zones moins poissonneuses. Quelles conséquences sur les étals ?

De retour au port de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Jean-Yves Noël, pêcheur, a le sourire forcé. À bord de son bateau, aucun poisson, seulement quelques tourteaux et des homards. "On fait comme on peut, il n'y a plus grand-chose à faire en poissons chez nous. C'est un peu la misère", se désole-t-il, dans le reportage de TF1 en tête de cet article. 

Pourtant, malgré la pluie fréquente, il faut prendre la mer tous les jours. C'est la seule façon en effet d'avoir un salaire chaque mois. De leur côté, sur les étals du marché, les clients ne trouvent pas forcément les poissons qu'ils sont venu acheter. À la poissonnerie, il n'y a que des produits pêchés dans les eaux françaises. "Il n'y a pas beaucoup de choix, c'est une catastrophe", explique un client qui ne trouve pas le cabillaud qu'il voulait. Celui-ci est néanmoins reparti avec des coquilles Saint-Jacques et des soles.

Sans les licences anglaises, on ne s'en sortira pas
Emilie Devogel, artisane poissonnière

Le manque de choix se fait donc sentir. Pour cause, une grande majorité de pêcheurs n'ont plus le droit d'aller dans les eaux britanniques qui sont pourtant beaucoup plus poissonneuses. "Sans les licences anglaises, on ne s'en sortira pas. Cette année, on n'a pas pu faire la saison de soles sur les eaux anglaises. On a perdu 50% de notre chiffre d'affaires", souligne Emilie Devogel, artisane poissonnière. Plus de cabillaud, presque plus de sole ou de turbot, la situation risque de devenir critique pour les poissonniers si les clients ne trouvent pas ce qu'ils veulent. 

La situation pourrait tout de même vite changer. Avec les sanctions prises par le gouvernement, les pêcheurs britanniques ne pourront plus venir concurrencer leurs homologues français dès mardi prochain.


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