Le cours du blé atteint un niveau record en Europe, pour quelles conséquences en France ?

M.G | Reportage TF1 G. Gruber, V. Ruckly
Publié le 1 mars 2022 à 17h55

Source : JT 13h Semaine

Le prix du blé a explosé ces derniers jours, clôturant lundi à un nouveau record sur le marché européen.
Cette augmentation est portée par la guerre en Ukraine, l'un des plus grands producteurs mondiaux.
En France, les agriculteurs et boulangers s’inquiètent de devoir revoir leurs prix.

C'est l'une des nombreuses conséquences du conflit aux portes de l'Europe. Les cours du blé ont atteint, lundi 28 février, leur plus haut niveau historique sur les marchés européens. La journée s'est clôturée sur un nouveau record, à 322,50 euros la tonne sur l'échéance de mars 2022. L'une des principales explications est à chercher dans la flambée d'une autre céréale, le maïs. "C'est un coup de billard à trois bandes entre le blé à Chicago, le blé chez nous et le maïs", a expliqué au 13H de TF1, dans la vidéo en tête de cet article, Damien Vercambre, courtier pour le cabinet Inter-Courtage. Conséquence directe, les opérateurs se reportent en masse sur le blé, augmentant de facto son prix. 

Surtout, la guerre en Ukraine - et le blocage des ports - joue un rôle clé dans cette flambée. Kiev est, en effet, le cinquième exportateur mondial de blé, le pays pesant à lui seul 12% des exportations de la planète. De son côté, Moscou est leader en la matière. 

Pas de risque de pénuries

En France, producteurs et commerçants se montrent fatalistes. "Pratiquement toutes les matières premières augmentent. C'est à hauteur de quelques centimes [...] mais, vu les volumes que l'on passe, il y a un impact", indique à TF1 Jérémy Simon, boulanger à Metz. Dans les semaines à venir, le prix du pain et de différents produits risquent d'augmenter. "Je vais avoir du mal à me passer de pain. Il y a de fortes chances pour que je paye plus cher", lâche un client. "On n'a pas le choix. La vie augmente, mais notre salaire reste au plus bas", renchérit un autre.

Selon plusieurs experts, il n'y a pas de risque de pénuries, l'Hexagone produisant une quantité importante de blé. En revanche, le prix de la ressource n'a, lui, sans doute pas fini de s'envoler. "Nous avons déjà connu une hausse importante du prix du blé, de l'ordre de 30 à 40%, à la suite des mauvaises récoltes de 2021", rappelle Thierry Dubach, responsable des Moulins de Sarrable (Moselle). "Les événements actuels en Ukraine font qu'il a pratiquement doublé par rapport à l'année dernière", ajoute-t-il. 

De même, chez les agriculteurs, l’alimentation animale sera plus chère. Les vaches ont besoin de céréales et de protéines. Ces denrées sont, elles aussi, largement produites en Ukraine et en Russie. "Dès lors que la Russie a apporté ses troupes proches des frontières, on a vu le prix de toutes les céréales confondues augmenter", confirme Philippe Houbert, agriculteur au Petit-Tenquin (Moselle). Le lait et la viande seront donc plus coûteux à produire.


M.G | Reportage TF1 G. Gruber, V. Ruckly

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