La flambée des prix de l'énergie

Le prix de gros du gaz en Europe cinq fois moins cher qu'en août, une bonne nouvelle ?

M.L (avec AFP)
Publié le 2 janvier 2023 à 20h47
JT Perso
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Source : JT 20h Semaine

Le prix de gros du gaz naturel a chuté ce lundi à son plus bas niveau depuis le début de la guerre en Ukraine.
Mais cette baisse ne se traduit pas directement dans les prix facturés aux consommateurs.
Il reste par ailleurs "deux fois plus cher qu'avant la crise Covid", et les perspectives pour 2023 sont incertaines.

C'est une première depuis le début du conflit en Ukraine : le prix de gros du gaz naturel en Europe est tombé lundi à son plus bas niveau depuis l'invasion russe. Il est désormais près de cinq fois moins cher qu'en août, un reflux à la faveur d'un hiver clément, qui a permis d'économiser des stocks. Mais les analystes craignent un marché imprévisible pour les mois à venir.

Le prix de référence du gaz naturel en Europe, le Title Transfer Facility (TTF) de Rotterdam, oscillait lundi autour de 73 euros le mégawattheure (MWh) pour livraison en février, soit le plus bas niveau depuis le 21 février 2022. Ce prix de gros a été divisé de près de moitié en un mois et est largement redescendu sous les pics estivaux : en août 2022, il avait culminé à 342 euros.

Les prix du gaz ont commencé à augmenter avant la guerre en Ukraine, mais ils ont véritablement explosé à partir du 24 février 2022. La fermeture de plusieurs gazoducs entre la Russie et l'Europe, jusqu'alors son premier client, a mécaniquement fait encore grimper les prix, puisqu'il y avait moins de gaz arrivant sur le continent. Les exportations de gaz de Gazprom vers l'Union européenne et la Suisse ont chuté de 55% en 2022, a d'ailleurs annoncé Gazprom lundi. 

Les fournisseurs lissent les tarifs des consommateurs

Mais les prix repartent à la baisse aujourd'hui grâce aux réserves remplies à ras bord l'été dernier par l'Europe. L'automne a ensuite été très doux, et les ménages et entreprises ont volontairement réduit leur consommation : les Européens ont nettement moins brûlé de gaz dans leurs chaudières. Les stocks restent donc très confortables pour un début d'année. Leur taux de remplissage s'élevait lundi à 83,3% en Europe, 84% en France et 90% en Allemagne, selon Gas Infrastructure Europe. 

Par ailleurs, cette chute des prix se répercute aussi sur les tarifs de l'électricité, car de nombreuses centrales européennes brûlent du gaz pour produire de l'électricité. En France, le prix de l'électricité de gros pour livraison en 2023, qui avait dépassé les 1000 euros/MWh fin août, est tombé à 240 euros vendredi, au plus bas depuis avril.

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Mais "le prix de gros reste toujours deux fois plus cher qu'avant la crise Covid" concernant le gaz, note sur Twitter Thierry Bros, analyste du marché de l'énergie et enseignant à Sciences Po. Par ailleurs, ces variations sur les prix de gros ne se reflètent pas directement dans les prix facturés aux consommateurs, car les fournisseurs lissent leurs tarifs, a fortiori dans cette période où les prix peuvent bondir d'un jour à l'autre. Les prix du gaz devraient à ce propos augmenter jusqu'à 15% pour 40% des Français, dès le mois de janvier.

"Tout dépend de ce que Vladimir Poutine décide"

Et pour l'avenir, les analystes restent très prudents. "Tout dépend de ce que Vladimir Poutine décide au sujet des flux de gaz vers l'Europe", explique à l'AFP Thierry Bros : "il pourrait en envoyer moins, mais il pourrait aussi en envoyer plus sur certaines directions dans l'espoir de diviser les pays européens entre eux", en vue de "tester ainsi l'unité européenne""Si l'Europe ne reçoit pas au minimum 30 milliards de mètres cubes de gaz russe, ce sera compliqué de remplir les stockages cet été et les prix risquent de remonter", prédit le spécialiste. 

Même incertitude côté industriel : "S'il y a une vague de froid fin janvier, les prix repartiront à la hausse", prévient Nicolas de Warren, président de l'association qui regroupe en France les industries les plus consommatrices d'énergie (chimique, pharmaceutique, sidérurgie, agroalimentaire, etc.). Reste toutefois que le continent est "mieux préparé" que l'an passé, selon Thierry Bros : en janvier 2022, les réserves de gaz européennes n'étaient pleines qu'à 54%, avant le déclenchement du conflit.


M.L (avec AFP)

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