En France, les charges des éleveurs ont flambé, alors que la production est trop importante.Une équation difficilement tenable qui risque de décourager les plus fragiles.
Certains commencent leurs journées par une tasse de café. Lui, préfère le lait. Thomas Graindorgé est éleveur, à la tête d'un troupeau de 150 vaches. Il est six heures du matin, la traite peut enfin commencer. Presque toutes ses journées débutent ainsi : les mêmes gestes, le même rituel, et à la fin beaucoup de lait, mais très peu d'argent.
Près de 2 000 litres de lait lui rapporteront environ 1 800 euros, soit à peu près la même somme qu'il y a deux ans. À côté, par contre, tous ses coûts fixes ont fortement augmenté. L'électricité, l'essence qu'il met dans son tracteur, et dans même la nourriture qu'il donne à ses bêtes. Chaque mois, rembourser son prêt bancaire devient un peu plus compliqué. L'éleveur l'avoue, le cœur n'y est plus vraiment.
Si le prix n'augmente pas face à l'inflation, le risque, c'est re se retrouver en pénurie de lait un jour. Les agriculteurs préfèrent produire des céréales qui sont plus rentables et beaucoup moins contraignantes. À 300 km, plus loin, la même situation ne fait pas les affaires de Jean-Claude Pette, cela faisait deux ans que cet éleveur souhaite vendre son exploitation, mais il n'a reçu aucune offre sérieuse. Pourtant, les installations sont modernes et refaites il y a une dizaine d'années.
La ferme vaut 2 millions d'euros. Faute de repreneurs, il va devoir changer ses plans. Il va devoir vendre, mais pas pour faire du lait. Tout raser pour planter du blé, du maïs et réduire encore plus le nombre d'exploitation laitière dans l'Hexagone, contre 5 000 aujourd'hui, c'est moins la moitié qu'il y a quinze ans.
T F1 | Reportage C. Diwo, V. Abellaneda
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