RENCONTRE – Juliette, Alexandra et Aurély, trois femmes aux parcours atypiques et un point commun : elles sont "Instapreneuses". Le réseau social Instagram leur a permis de transformer une passion en business. Elles ont tenté l’expérience et cela s'est avéré être un succès. Elles nous racontent.
Tout plaquer pour changer de vie. Juliette, Alexandra et Aurély ont chacune fait un choix de carrière radical. Mais ce changement, pas du tout envisagé pour certaines, s'est fait grâce à une plateforme : Instagram. De leur passion elles ont construit un business autour de ce réseau social qui permet de partager des photos avec près de 700 millions d’utilisateurs actifs. Des bloggeuses d'un nouveau genre ? Pas tout à fait... Elles se considèrent entrepreneuses avant tout et se servent d'Instagram comme vitrine. À l’occasion du tout premier salon grand public qui leur est consacré à Paris ce samedi, nous avons rencontré ces "Instapreneuses".
Des créations "pour le plaisir" et de fil en aiguille...
Alexandra, 25 ans, a "toujours voulu faire des vêtements". Il y a trois ans, en plein formation de stylisme, elle a commencé à réaliser ses propres créations et les poster "pour le plaisir", nous explique-t-elle. "C’était le moment où les gens commençaient à partager leur quotidien sur le réseau social". Très vite, les premières commandes tombent et "de fil en aiguille, j’en ai eu de plus en plus". Conséquence ? Son compte personnel s’est transformé en compte professionnel. "Sans Instagram, mon activité ne se serait pas développée aussi vite, aussi facilement", admet-elle. Celle qui comptabilise pas moins de 12.000 abonnés, contre 400 au démarrage, affirme recevoir six commandes par jour, de quoi lui assurer de vivre. Tout cela sans "jamais faire de la pub (...) J’ai besoin de ce réseau pour faire vivre mon entreprise". Sa marque commence aujourd’hui à s’exporter au Japon, au Brésil, aux États-Unis. Mais pour l'instant, l’essentiel de son activité est implantée en Europe.
J’ai posté la photo d’une bague que j’avais faite pour ma copine pour rire
Juliette Mallet, 29 ans, à la tête de sa propre marque "Coucou Suzette"
Autre entrepreneuse, autre parcours. L’aventure a commencé il y a deux ans pour Juliette. Dans la musique, "un milieu qui ne correspondait pas vraiment à ce qu'[elle] voulai[t] faire", nous raconte-t-elle, elle a développé en parallèle une activité plus artistique. Diplômée d’art, et après un voyage à Tokyo, elle se découvre un certain goût pour l'univers kitsch qu’elle décline sous forme d’accessoires (pin's, bijoux…). Elle a ouvert un compte un peu par hasard sur Instagram. "Et un jour j’ai posté la photo d’une bague en forme de seins que j’avais fait pour ma copine pour rire". Résultat ? "J’ai eu plein de commentaires, de mails et beaucoup de commandes... j'ai pris l'outil au sérieux". L’essentiel du trafic sur son site s’opère grâce à Instagram, 80% des visites, nous affirme-t-elle. C'est d'ailleurs le réseau social, qui l’a amenée à travailler avec beaucoup de marques telles que Sephora ou encore Orangina : "Ça amène de la crédibilité, c’est un outil sans limite". Preuve en est, "la plupart de mes clients sont aux Etats-Unis, cela représente environ 80% de mes commandes (...) Sans Instagram, je serais toujours dans mon CDI qui ne me correspondait pas". Et aujourd'hui, elle a des projets plein la tête qu'elle compte bien réaliser.
De pharmacienne à directrice artistique, il n'y a qu'un pas
Sans limite. Aurély Cerise, trentenaire, en est l'exemple parfait. Hier pharmacienne, aujourd'hui directrice artistique. "Ça s'est fait un peu par hasard (...) J’adorais la photo, utiliser les filtres comme tout le monde, poster des photos très colorées. J’ai vu que ça plaisait, des gens partout dans le monde commentaient. Je me disais que quelque chose se passait. Ça a stimulé la créativité qui s’était un peu endormie chez moi". Mais tout a basculé le jour où elle a été contactée par la firme Instagram elle-même, qui a relayé une de ses photos sur son compte suivi par quelque 224 millions d'abonnés. "À partir de là, des sites et des magazines comme le Huffington Post se sont intéressés à moi. Ça m’a donné une visibilité".
Des magazines puis des marques, ce qui donnera vie à plusieurs collaborations avec l'horloger Swatch, Citroën, ou encore Baileys. La charge de travail s'accumule, "l'année dernière j'avais deux jobs", se souvient-elle. "J’ai eu un petit déclic l’an dernier quand j’ai posé des RTT pour mon deuxième job. J’ai fini l’année et j’ai fait le grand saut. Si jamais je n’avais pas été visible sur Instagram, je n’aurais pas pensé avoir le courage (...) Instagram a changé ma vie, vraiment. Ma vie d'avant n'a rien à voir". Même si elle ne cache pas gagner moins, elle assure ne rien regretter. "La vocation, c'est avoir pour métier sa passion", disait Stendhal.
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