Le gouvernement d'Elisabeth Borne a présenté, jeudi en Conseil des ministres, son projet de loi sur le pouvoir d'achat.S'il soulagera assurément de nombreux français dans leurs dépenses quotidiennes, le texte pèsera lourd dans les finances de l'État : 20 milliards d'euros.Se pose alors la question du financement de cette enveloppe.
Une aide exceptionnelle de rentrée, une indemnité carburant... Au travers du projet de loi sur le pouvoir d'achat, présenté jeudi 7 juillet en Conseil des ministres, le gouvernement a entrepris de faire adopter une longue série de mesures pour lutter contre la vie chère. Et pour les financer, il a prévu de mettre quelque 20 milliards d'euros sur la table. S'il s'agit d'une enveloppe conséquente, la Première ministre, Elisabeth Borne, a déjà promis qu'il n'y aurait "pas de hausse d'impôts" et pas de dette supplémentaire.
Car le gouvernement mise tout sur la croissance et ses recettes fiscales pour financer ces mesures. Mais Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste chez BDO France, estime que c'est insuffisant. "La croissance économique, c'est le meilleur moyen pour se désendetter. Le problème, c'est qu'avant la crise ukrainienne, on attendait 4% de croissance. Là, on va plutôt être à 2,3%, beaucoup moins. Forcément, ces mesures seront financées uniquement par de la dette", explique-t-elle.
LR veut couper dans les dépenses publiques
Les propositions coûteuses ne sont pas l'apanage du gouvernement. Les Républicains, par exemple, suggèrent d'abaisser le prix du litre de carburant à 1,50 euro et de le financer par des coupes massives dans la dépense publique "sur les aides sociales, sur la bureaucratisation d'un certain nombre d'administrations et de services publics, sur l'aide médicale d'État pour les clandestins", selon le détail égrené, au micro du 20H de TF1, par Fabien di Filippo, député LR de Moselle.
À gauche, en revanche, pas question de toucher aux services publics et l'on préconise même d'augmenter les salaires, notamment en faisant passer le Smic à 1500 euros net. "Comment on le finance ? Déjà, on va rechercher les cadeaux fiscaux qui ont été faits aux plus riches. Il faut rétablir l'ISF, supprimer la 'flat tax'... Vous allez faire rentrer l'argent dans les caisses de l'État", assure Eric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis et président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale.
La cour des Comptes, elle, souligne l'urgence de redresser les finances publiques. Jeudi 7 juillet, elle a d'ailleurs lancé une alerte : l'État doit absolument maitriser ses dépenses.
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