Distributeurs automatiques de café : tout un secteur à sec

Café, thé, chocolat… En temps normal, les machines automatiques distribuent douze millions de boissons par jour en France. Mais avec le télétravail devenu la norme, le coin café s'est vidé. Et les entreprises qui gèrent ces distributeurs sont aux abois. "Aujourd’hui, j’ai 60% d’activité en moins, 30% de mes équipes en chômage partiel et pas d’entrée d’argent dans les caisses", se désole Anne Caron, directrice de Café Caron et meilleure torréfactrice de France, dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. 

Dans son entreprise, on continue de torréfier, mais les sacs de café s’entassent et les distributeurs dorment dans l’atelier. En France, on compte 620.000 machines pour les boissons chaudes, sodas et snacks, gérées par 1000 entreprises qui emploient 55.000 salariés. En décembre et janvier, leur chiffre d’affaires a chuté de 50% en moyenne. 

Et avec l’expérience des confinements successifs, les professionnels savent que la récente fin du télétravail obligatoire ne marquera pas le retour à la normale tout de suite. "La fin du télétravail le 2 février est théorique en réalité puisque nos clients, eux, suivent un protocole qui leur est propre. Et parfois, le télétravail se prolonge durant tout le courant du mois de février, voire jusqu’en mars pour certaines entreprises", affirme Yohan Chuffart, directeur général de la fédération nationale de ventes et services automatiques. 

Les habitudes changent aussi et les professionnels doivent s’adapter. Certains clients ont abandonné le gros distributeur armoire au profit d’une machine plus petite. "Dans nos anciens locaux, la machine était au rez-de-chaussée donc il fallait sans cesse qu’on se déplace en ascenseur pour aller chercher un simple café. Là, c’est directement dans nos bureaux donc on a beaucoup moins de trajet", explique Etienne Juret, responsable communication de l’entreprise informatique XXII. 

Le monde des distributeurs automatiques est prêt à évoluer mais il demande aujourd’hui l’aide de l’État pour tenir, le temps que les salariés reviennent au bureau et que la situation se débloque.