Carburants : pêcheurs, agriculteurs, routiers... Des professionnels en colère

Publié le 15 mars 2022 à 20h16, mis à jour le 15 mars 2022 à 22h51

Source : JT 20h Semaine

Agriculteurs, pêcheurs, transporteurs... Ils sont en première ligne face à la hausse spectaculaire des prix des carburants.
Deux cents d'entre eux ont bloqué lundi des dépôts pétroliers.
À Brest et à Lorient, certains perdent de l'argent en travaillant.

Ces transporteurs, pêcheurs ou agriculteurs ont un point commun. Leur activité est à l'arrêt total depuis plusieurs jours. À l'image du camion d'Erwan Bourdon qui reste immobile. En faisant les comptes, ce routier constate que son résultat est négatif. "Je perds moins d'argent à ne pas travailler, à laisser mon camion à l'arrêt plutôt que travailler", déplore-t-il. Le coût du carburant est devenu étouffant pour ce jeune entrepreneur. "Quand je suis à mon compte, ça représentait 30% de mon coût total quand je roulai. Et maintenant, c'est passé à 45 %", remarque-t-il.

Le constat est le même pour différentes professions. Sur le barrage de Lorient, ils sont des dizaines de marins-pêcheurs à avoir laissé leurs navires à quai. Florent et son équipage subissent des répercussions directes de la hausse des prix. La paie des matelots a été divisée par deux en quelques mois. "Je suis très inquiet pour mon équipage, car ils ont des enfants, des crédits à payer. On ne peut pas travailler. On ne peut pas aller en mer. Et si ça continue, il n'y aura plus de poissons sur les étals et l'Etat français aura la mort de ces pêcheurs sur la conscience", lâche-t-il.

Camions, engins de chantier, mais aussi véhicules agricoles ont bloqué des dépôts pétroliers dans le Morbihan. Avec son tracteur, Ivon Le Callonec consomme 300 litres de carburant par jour. L'aide de 15 centimes par litre annoncée par le gouvernement ne l'aidera pas à redevenir rentable. "Je perds de l'argent toutes les heures quand mon salarié et son matériel sortent de l'entreprise. Donc payer pour travailler, ça ne va pas aller longtemps", dit-il. Comme les autres, il a dans le viseur, la taxe sur le pétrole, la TICPE. "Tout ce qu'on leur demande, c'est tout simplement le blocage de la TICPE, c'est-à-dire à peu près 60 centimes aujourd'hui qu'on pourrait bloquer".

Le gouvernement dit préparer un plan d'aide adapté à chaque profession touchée. D'ici là, le blocus devrait se poursuivre. Beaucoup de manifestants se préparent à dormir sur place.


La rédaction de TF1info

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