Pénurie de carburant : pourquoi il faudra du temps avant un retour à la normale, même en cas d'accord

Publié le 10 octobre 2022 à 16h42

Source : JT 20h WE

Le mouvement de grève à l'origine du blocage des dépôts de carburant a été prolongé jusqu'au mardi 11 octobre.
Même en cas d'accord entre les syndicats et les directions des groupes pétroliers, le retour à la normale devrait prendre plusieurs jours.
Explications.

De nombreuses stations-service du pays connaissent des situations de pénuries, et ce n'est pas près de s'améliorer. Depuis près de deux semaines, un mouvement de grève bloque plusieurs dépôts de carburant, afin de réclamer des revalorisations salariales. Désormais, une partie des stations-service sont à sec, et les automobilistes peinent à faire le plein. Cette situation qui dure inquiète le gouvernement - Emmanuel Macron appelle les acteurs à la "responsabilité" -, mais qui ne semble pas prête de s'améliorer.

 

Malgré un communiqué dimanche de la direction de TotalEnergies proposant d'avancer d'un mois les négociations salariales, le mouvement se poursuit. Ce lundi, la grève a été reconduite de 24 heures supplémentaires, en dépit des discussions entre groupes pétroliers et syndicats. De quoi prolonger les difficultés des automobilistes pour faire le plein. Car un hypothétique accord ne serait pas synonyme de retour à la normale immédiate.

Au moins une semaine entre un accord et un retour à la normale

"Il faut une grosse semaine pour retrouver un rythme normal", prévient Jean-Marc Durand, directeur de raffinage Europe de TotalEnergies, au micro de BFMTV. "Nous souhaitons le déblocage de la situation de manière à faciliter le réapprovisionnement", qui a été "très faible" au cours du week-end, explique-t-il, évoquant quelques "rares camions citernes" ayant pu livrer des stations-service ces dernières heures.

Un délai incompressible, le temps que les camions puissent peu à peu réapprovisionner les stations-services à sec depuis quelques jours. D'après le ministère de la Transition énergétique, près d'un tiers des stations connaissent des difficultés sur au moins un produit, selon des données arrêtées dimanche à 15h. Plusieurs jours seront nécessaires pour leur fournir du carburant, une fois un accord trouvé.

Toutefois, le gouvernement espère que le pic des difficultés est derrière nous, malgré la prolongation du mouvement social. La situation "va s'améliorer tout au long de la semaine", a promis dimanche la Première ministre Élisabeth Borne, notamment grâce à l'ouverture des stocks stratégiques. "Ces livraisons arriveront progressivement. Ces mesures ont permis d'augmenter les livraisons de 20% par rapport aux flux habituels."

À noter que la Première ministre Elisabeth Borne réunira ce lundi à 21H00 à Matignon quatre ministres concernés par les difficultés d’approvisionnement. À son retour d'Algérie, elle tiendra cette réunion avec les ministres de 

l'Intérieur Gérald Darmanin, de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher et des Transports Clément Beaune, ainsi qu'avec le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. 


Idèr NABILI

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