Pénuries d'essence : pourquoi les Hauts-de-France sont-ils aussi touchés ?

V. Fauroux | Reportage vidéo : Marion Fiat et Bora Agirbas
Publié le 10 octobre 2022 à 12h05

Source : JT 13h WE

Les files d'attente à la pompe s'allongent, avec toutefois de grosses disparités géographiques.
Dans le Nord et le Pas-de-Calais, la moitié des stations sont actuellement touchées.
Pourquoi ces départements subissent-ils plus les difficultés d'approvisionnement que les autres ?

L'essence se fait de plus en plus rare dans les stations-service françaises. Mais dans certaines régions, comme le Nord et le Pas-de-Calais, la situation est devenue critique. À l'image de ces pompes, que l'on voit dans le reportage de TF1 ci-dessus, prises d'assaut dès l'aube alors qu'elles venaient juste d'être réapprovisionnées. Il faut dire que toutes les autres stations aux alentours sont fermées. Mais comment en est-on arrivé là ?

Blocage d'un dépôt pétrolier

La première raison, c'est le blocage du dépôt pétrolier de Flandres, près de Dunkerque (Nord), où les grévistes de TotalEnergies, sont massivement mobilisés depuis le 26 septembre. Aucun camion ne peut en sortir de ce site de stockage, qui contient la moitié de la capacité régionale, 1,25 million de mètres cubes de carburant. Conséquence, la quasi-totalité des stations Total de la région sont fermées, et l'offre est donc beaucoup plus limitée. 

Succès des remises à la pompe

La deuxième raison, c'est le succès de la remise à la pompe de 20 centimes que TotalEnergies accorde depuis le 1er septembre, en sus de la ristourne de l'État de 30 centimes. Ce qui a permis de baisser drastiquement le prix du litre de carburant pour les clients de la marque. Mais dans le même temps, cela a provoqué l'afflux de nombreux Belges venus faire leur plein en France. Résultat, les stocks ont commencé à baisser de façon inquiétante dès la mi-septembre. "Les Belges qui entendent parler de remises chez Total de 30 à 40 centimes d'euros, ils se sont précipités chez nous, notamment dans le Nord, pour faire leur plein", nous explique Robert Bréhon, le président d'UFC-Que Choisir Hauts-de-France. 

Des salariés obligés de prendre leurs véhicules

Enfin, dans les Hauts-de-France, on compte plus de six millions d'habitants éparpillés sur un vaste territoire. Les salariés sont donc nombreux à devoir prendre leur véhicule pour aller travailler, générant des besoins en carburant très importants. Depuis ce jeudi, la préfecture a d'ailleurs pris des mesures pour prioriser certaines professions, et a libéré des stocks stratégiques. Mais la situation s'annonce encore très tendue pendant au moins une dizaine de jours.

La grève de la CGT chez TotalEnergies et ExxonMobil a été reconduite ce samedi, au lendemain d'un encouragement aux négociations lancé par le gouvernement. 


V. Fauroux | Reportage vidéo : Marion Fiat et Bora Agirbas

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