Guerre en Ukraine : un séisme pour l'économie mondiale

Risques de pénurie : la liste des produits concernés s'allonge

M.D. | Reportage Pierre Gallaccio, Meriem Stiti, Henri-Paul Amar
Publié le 9 mai 2022 à 15h50
JT Perso

Source : JT 20h WE

Avec la guerre en Ukraine, de plus en plus de produits du quotidien se font rares dans les rayons des supermarchés.
Dans certains secteurs, la pénurie de matières premières devient un véritable casse-tête pour les professionnels.

Semaine après semaine, la liste s’allonge. De plus en plus de produits du quotidien font face à un risque de pénurie, souvent à cause de la guerre en Ukraine et de ses conséquences. Dans les rayons des supermarchés, l’huile de tournesol et la moutarde se ainsi font rares depuis déjà plusieurs jours. Du côté des professionnels, les difficultés d’approvisionnement font craindre des pénuries en cascade. On fait le point ci-dessous et dans la vidéo de TF1 en tête de cet article.

Huile de tournesol

L'Ukraine et la Russie étant de loin les plus gros exportateurs de cette denrée alimentaire, ce n'est pas vraiment une surprise. Plus de 80 % des exportations mondiales d'huile de tournesol proviennent de ces deux pays. L’invasion russe rend aujourd’hui les échanges commerciaux difficiles, si bien que les délais pour s’approvisionner rallongent. L'État a d'ailleurs autorisé temporairement les industriels à remplacer l'huile de tournesol dans la composition de leurs produits sans avoir à modifier les emballages. De plusieurs centaines à un millier de références pourraient être concernées par cette adaptation, selon le ministère de l'Économie.

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Moutarde

Dans certaines usines de l'Hexagone, la production a chuté de 25%, et les pots de moutarde commencent à manquer dans certains supermarchés. En cause, encore et toujours, des difficultés d’approvisionnement. Le Canada, premier producteur mondial, a connu une sévère sécheresse en 2021. La production de graines de moutarde a ainsi fondu en deux ans, passant de 135.000 tonnes en août 2020 à 99.000 tonnes un an plus tard. Selon les autorités canadiennes, la production devrait encore baisser de 28% d'ici cet été pour descendre à 71.000 tonnes, rapporte Le Figaro. À cela s’ajoutent les sanctions financières et économiques contre la Russie, autre fournisseur majeur.

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Bouteilles de vin

Sans le petit opercule en aluminium qui trône à son sommet, difficile de commercialiser une bouteille de vin. "C’est indispensable", souligne dans le reportage de TF1 en tête de cet article Cécile Dusserre, vigneronne au domaine de Montvac à Vacqueyras (Vaucluse). Les capsules termo-rétractable, comme on les appellent, viennent à manquer. La raison de cette pénurie ? L’aluminium qui les compose, et qui est importé principalement de Russie. S’il faut habituellement trois semaines pour se faire livrer, le délai est aujourd’hui de six mois, explique cette professionnelle.

Pour les marchands de vin, c’est même la double peine. Le verre transparent, indispensable pour la fabrication des bouteilles de vin, vient lui aussi à manquer. De nombreuses verreries se trouvant en Ukraine, avec l’invasion russe, les temps de livraison, évidemment, se rallongent. "Actuellement, le délai est de cinq voire six mois", indique la vigneronne Cécile Dusserre. Par sécurité, elle a décidé de commander des bouteilles moins esthétiques et 140 grammes plus légères qu’avant.  

Voitures allemandes

Après les semi-conducteurs, les câbles électriques. De Volkswagen à BMW, en passant par Porsche, les constructeurs automobiles allemands font face à une pénurie de câbles électriques pour leurs voitures. La production ayant été arrêtée en Ukraine, de nombreux sous-traitants viennent d’annoncer la construction d’usines au Maroc pour pallier la pénurie. La marque Volkswagen a notamment annoncé la mis à l'arrêt de la production de ses modèles électriques.


M.D. | Reportage Pierre Gallaccio, Meriem Stiti, Henri-Paul Amar

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