Énergie : face à l'augmentation du prix, des entreprises à l'arrêt

TF1 | Reportage Justine Corbillon, Zack Ajili
Publié le 2 septembre 2022 à 12h35

Source : JT 20h Semaine

Diminuer sa consommation d'énergie d'au moins 10 %, c'est l'impératif fixé par le gouvernement.
Pour certaines entreprises c'est impossible, seule solution mettre à l'arrêt leur activité et les salariés au chômage partiel.
Les équipes du 20H ont rencontré des entreprises concernées.

Sur le site industriel du leader mondial des arts de la table, Arc, les employés sont sonnés, comme le montre le reportage des équipes du 20H de TF1 en tête de cet article. Depuis le 1er septembre 2022 au matin, 1600 salariés sont au chômage partiel, soit un tiers des effectifs. Sylvain Vasseur, cariste, fait partie des postes concernés. Il avait déjà subi du chômage partiel en 2020. "Aujourd'hui, on attendait plutôt de négocier en fin d'année une augmentation de salaire par rapport à l'inflation et aujourd'hui ce qu'on nous annonce, c'est l'inverse, c'est une perte de salaire", déplore Frédéric Specque, délégué central CGT de l'usine Arc à Arques, dans le Pas-de-Calais.

Le gérant du verre dit ne pas avoir le choix. Sa facture de gaz est passée de 19 millions d'euros à 75 millions d'euros en un an. Pour compenser, le groupe a déjà augmenté ses prix de 35 %. Pour faire tourner ses machines, il va désormais utiliser du fioul à la place du gaz, c'est plus polluant, mais beaucoup moins cher. "On développe des stratégies pour éviter d'être au pied du mur, aujourd'hui produire au gaz n'est plus économiquement raisonnable", explique Guillaume Rabel-Suquet, directeur des ressources humaines et de la communication du groupe Arc.

Travailler aux heures où l'électricité est moins chère, pour éviter de fermer

Autre entreprise en difficulté, le fabricant de verres Duralex. Malgré des ventes en hausse, il va devoir mettre en pause son activité pendant quatre mois et mettre ses 250 salariés au chômage partiel. Quant aux petites et moyennes entreprises, 80 % disent craindre pour leurs activités. "Ce que nous demandons, c'est la remise en route de dispositifs de chômage partiel, qui soient plus avantageux que ce qu'ils ne sont aujourd'hui. Il s'agit de cibler sur les entreprises les plus en difficultés et de leurs donner un coup de main", explique Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).

Pour essayer d'éviter du chômage partiel, l'entreprise Ascometal, à Hagondange en Moselle a demandé à ses salariés d'accepter de travailler pendant les heures où l'électricité est moins chère. "Le travail de nuit et du week-end, permettra à l'entreprise de dépenser en moins, en tout cas de ne pas avoir des factures d'énergie exorbitantes", assure un employé. La facture d'énergie d'Ascometal a été multipliée par 20 cette année.


TF1 | Reportage Justine Corbillon, Zack Ajili

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