Les stations-service indépendantes, qui affichent des tarifs supérieurs à ceux des grands groupes, voient fuir leurs clients.Et certaines risquent de devoir mettre la clé sous la porte bientôt.
Elles seront peut-être les victimes invisibles de la crise : les stations-services indépendantes où les clients sont encore accueillis et servis comme autrefois. Sur la Nationale 7 ce mardi matin, les voitures ne se bousculent pas dans la station de proximité du Grand Chemin, à Reventin-Vaugris (Isère). Malgré le fléchissement du cours de pétrole, impossible pour Isabelle Felices de baisser ses prix en dessous de deux euros. À cause de l'inflation, elle a déjà perdu 15% de son volume de vente. Elle subit de plein fouet la concurrence des stations de supermarché qui vendent à prix coûtant, quand elle ne peut rien négocier. Les habitants viennent encore pour la soutenir, mais ils sont de moins en moins nombreux à faire le plein.
Même inquiétude chez cet autre indépendant où les prix affolent les habitués. Franck Piccinato a déjà réduit sa marge au maximum, mais il ne peut pas vendre à perte. Il a déjà des difficultés à payer son fournisseur. Il y a quelques jours, le syndicat des indépendants a demandé un plan d'aide en urgence au gouvernement. Dans l'Hexagone, il ne reste plus que 11.000 stations-service, contre plus de 45.000 il y a 30 ans.