TotalEnergies a engrangé d'énormes bénéfices, profitant à plein de la hausse des cours du pétrole et du gaz, qui a suivi l'invasion de l'Ukraine par la Russie.Qu'a-t-il fait pour l'instant de ses super-profits ?François Lenglet fait le point sur le plateau du 20H de TF1.
TotalEnergies a engrangé d'énormes bénéfices au deuxième trimestre, profitant à plein de la hausse des cours du pétrole et du gaz, qui a suivi l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et relançant un début de débat sur la taxation des "superprofits".
Le groupe français a plus que doublé son bénéfice net au deuxième trimestre, à 5,7 milliards de dollars, contre 2,2 milliards au même trimestre de 2021. Résultat : les salariés voudraient être augmentés. Depuis le début du mouvement il y a une dizaine de jours, la CGT réclame 10% d'augmentation sur les salaires - 7% pour l'inflation, 3% pour le partage de la richesse - le géant de l'énergie ayant engrangé 10,6 milliards de dollars de bénéfice au premier semestre 2022.
Par ailleurs, les députés voudraient taxer les superprofits, le gouvernement demandant des ristournes sur le prix de l'essence. Sans oublier les plus discrets, mais pas les moins voraces : les actionnaires. Alors, que fait TotalEnergies de son argent ?
Le problème des dividendes
L'année dernière, 30 milliards sont partis en impôts, taxes et charges, dont deux milliards seulement en France, parce que la quasi-totalité des profits sont réalisés à l'étranger, principalement dans les pays producteurs de pétrole et de gaz. L'investissement mobilise, lui, quatorze milliards au Qatar, par exemple, ou en Ouganda, pour sécuriser l'approvisionnement des années futures et dans les renouvelables.
Il reste les dividendes, dont 8,2 milliards ont été versés aux actionnaires en 2021, presque autant que les salaires à neuf milliards. Et c'est pourtant moins que ce que pratiquent les autres compagnies pétrolières. Et si TotalEnergies diminuait cette somme, les actionnaires vendraient leur titre et nous prendrions le risque de voir l'énergéticien tricolore racheté à bas prix par des Américains ou des Britanniques. La France s'en porterait-elle mieux ? Rien n'est moins sûr...
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