Les violences urbaines liées à la mort de Nahel ont mis un coup d'arrêt brutal aux soldes.Si le gouvernement a décidé de les prolonger d'une semaine, certains commerçants craignent que cela ne suffise pas.Illustration dans les magasins de Reims.
"Je n'avais pas envie de me balader avec ce qu'il se passait"
Si le centre-ville de Reims n'a pas été directement ciblé, des commerces de certains quartiers ont été pillés, une quarantaine de voitures ont été incendiées, ainsi que deux tramways. Dans ce contexte, les clients sont nombreux à avoir attendu le retour au calme pour venir profiter des promotions. "Je n'avais pas trop envie de me balader avec tout ce qu'il se passait dans les rues", concède une cliente. Un second abonde : "On s'inquiète comme tout le monde, on regarde un peu ce qu'il se passe, on s'informe, et puis on continue de vivre quand même".
À titre de repère, après les violences urbaines, les grandes enseignes sont passées de + 8% de chiffre d'affaires mercredi dernier à + 4,1% sur les cinq premiers jours par rapport à 2022, a relevé mardi l'Alliance du Commerce. Pour tenter d'aider les commerçants, le gouvernement a annoncé la semaine dernière le report d'une semaine de la fin des soldes, qui s'achèveront donc finalement 1ᵉʳ août, ainsi que la possibilité d'ouvrir le dimanche.
"La majorité quitte le nord pour aller vers le sud"
Mais dans certaines villes, comme Reims, les principaux concernés craignent que ces mesures aient peu d'incidence. "La majorité du chaland quitte le nord pour rejoindre le sud" pendant les vacances d'été, explique Vincent Mansencal, président de l'association "les vitrines de Reims". Il estime donc que "la semaine supplémentaire bénéficiera aux gens du sud plutôt qu'aux gens du nord".
Seul lot de consolation pour les commerçants : la canicule de ces derniers jours ne semble, elle, pas avoir freiné le retour des amateurs de soldes. Tous les espoirs reposent désormais sur la deuxième démarque, qui risque d'arriver un peu plus tard que prévu initialement puisqu'il reste désormais trois semaines de soldes.
Selon la ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, "un peu plus de 1.000 commerces ont été directement touchés par les émeutes", dont plus de 400 tabacs, 400 agences bancaires, 200 magasins alimentaires, mais aussi des centaines de magasins de sports, opticiens, pharmaciens, indépendants, beaucoup pillés. Elle a précisé que les dégâts se chiffreront "possiblement à quelques centaines de millions d'euros".