La taxe foncière devrait augmenter d'au moins 7,1% partout en France.Dans la cité phocéenne, elle a déjà bondi de 17,4% l'année dernière.Excédés, des propriétaires attaquent la municipalité en justice pour tenter de faire annuler cette hausse.
Ils la jugent excessive par rapport à la qualité des services publics municipaux. La hausse de la taxe foncière, plus ou moins élevée selon les agglomérations, fait grincer des dents les habitants de plusieurs communes, certains allant jusqu'à entamer des recours pour tenter de la faire annuler. C'est le cas à Marseille, où les 175.000 propriétaires ont dû faire face à la double augmentation en 2022 : +3,4% de taxe cadastrale, à laquelle on est venu ajouter 14% de taxe communale, soit un bond de 17,4%.
"En 2021, nous avons payé 2.570 euros, en 2022, 2.999 euros, ce qui fait quand même une hausse de 329 euros," illustre dans le reportage de TF1 en tête de cet article Catherine Escofet, propriétaire depuis 32 ans d'une maison dans un quartier résidentiel du 10ᵉ arrondissement de la cité phocéenne. Si ce logement de 90 mètres carrés, réparti sur deux étages, lui coûte de plus en plus cher, la retraitée déplore de ne pas y trouver son compte. "Je ne trouve pas une qualité de vie qui correspond au montant de ce que je paie", explique-t-elle. "Je n'ai pas plus de lignes de bus", détaille-t-elle, évoquant un autre "problème récurrent, qui concerne tout un chacun, c'est le ramassage des ordures".
"Une espèce de lassitude"
Pour la mairie de Marseille, plus que la hausse elle-même, c'est la forme qui est visée derrière les recours déposés. Légalement, la municipalité doit en effet justifier de ses augmentations, ce qui n'avait pas été fait pour 2022. Elle l'assure : aucun des 50 millions d'euros de recettes supplémentaires perçus ne sera remboursé aux propriétaires."C'est un non-sujet. Une mention va être ajoutée, et le budget, revoté. C'est la seule et unique augmentation de taxe foncière qu'il y aura durant le mandat", déclare Joël Canicave, adjoint (Printemps marseillais) à la mairie de Marseille en charge des finances.
Un coup dur pour l'Union nationale des propriétaires immobiliers des Bouches-du-Rhône et du Var et les 6.000 propriétaires qu'il représente. "Il y a une espèce de lassitude parce que effectivement, les impôts augmentent et on ne peut rien faire. Nous avons dit à la municipalité à plusieurs reprises : concertons-nous sur cette augmentation et si on l'étalait dans le temps sur quatre, cinq, six ans", déplore son président, Auguste Lafon. Et d'ajouter : "C'est beaucoup plus acceptable pour un propriétaire que subitement de la subir en une seule année".
Outre Marseille, d'autres communes, dont Grenoble et Lyon, sont visées par des recours collectifs de propriétaires excédés.