VIDÉO - Renault se retire de Russie : une décision lourde de conséquences ?

par La rédaction de TF1info | Reportage P. Corrieur, L. Poupon, S. Humblot.
Publié le 25 mars 2022 à 13h12

Source : JT 20h Semaine

Sous pression en raison de la guerre en Ukraine, Renault a annoncé qu'il suspendait ses activités à Moscou.
En Russie et dans le reste du monde, notamment en France, quelles vont être les conséquences de cette décision ?

Jusqu'à nouvel ordre, plus aucune voiture ne sortira de l'usine Renault de Moscou, qui emploie 1800 salariés, car elle est à l'arrêt. Et ce jeudi 24 mars au matin, sur place, rares étaient ceux qui voulaient en parler aux journalistes de TF1. "Ce n'est pas bien, les gens vont perdre leur boulot et les clients n'auront pas la voiture qu'ils attendent depuis longtemps", explique un des employés de l'usine, 13 ans d'ancienneté. Un autre abonde : "Bien sûr qu'on a peur de tout perdre. Mais c'est la vie".

Renault a pris sa décision mercredi soir, après avoir été critiqué publiquement par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur le maintien, jusqu'alors, de son activité en Russie. La décision est lourde de conséquence, car le groupe emploie en Russie 45.000 salariés répartis sur trois sites. À Moscou, l'usine est donc à l'arrêt, mais que va-t-il advenir des deux sites de production Avtovaz, dont Renault est l'actionnaire majoritaire ? C'est là que sont assemblés les véhicules de la marque Lada, parmi les plus vendus du pays.

"Des années d'efforts pour être un peu moins Européen et un peu plus international... C'est remis en cause"

Selon un communiqué du constructeur automobile, "le groupe évalue les options possibles concernant sa participation dans Avtovaz". La situation est très délicate pour Renault, dont deux voitures sur dix vendues dans le monde le sont en Russie. Le pays est même devenu son deuxième plus gros marché, après l'Union européenne. "Des années d'efforts pour être un peu moins Européen et un peu plus international... Là, c'est tout cela qui est remis en cause", analyse Bernard Jullien, maitre de conférences en économie à l'Université de Bordeaux. Et de souligner que "personne ne va se précipiter pour racheter Avtovaz".

Les pertes liées à cette décision ont déjà été estimées à plus de deux milliards d'euros pour cette année 2022. En France, certains salariés s'inquiètent, d'autant que le groupe est déjà fragilisé par une baisse des ventes et une pénurie de pièces détachées. "Évidemment, on a peur des conséquences. Mais ce qui est sûr, c'est que Renault n'en a rien à fiche des conséquences que leur décision peut avoir sur les salariés. Même sur les autres usines du groupe", affirme Ali Kaya, délégué syndical CGT à l'usine Renault de Flins Aubergenville (Yvelines).

Et pour le groupe Renault, il y a urgence à réagir : en l'espace d'un mois, l'action a déjà chuté de 23%.


La rédaction de TF1info | Reportage P. Corrieur, L. Poupon, S. Humblot.

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