Les agriculteurs verront, à partir de 2026, le montant de leur pension de retraite rehaussé grâce à une proposition de loi adoptée jeudi à l’Assemblée.Ils font partie des Français dont la pension est la plus faible.Une éleveuse et un apiculteur témoignent auprès de TF1.
L'Assemblée nationale a voté jeudi à l'unanimité une proposition de loi LR permettant de relever les retraites des agriculteurs non-salariés. Ce texte sur les retraites, présenté par le député de l'Ain Julien Dive, prévoit "d'étendre aux non-salariés agricoles", notamment les chefs d'exploitation et les "conjoints collaborateurs", "le calcul de la retraite de base sur les seules vingt-cinq meilleures années", et non plus sur l'intégralité de leur carrière. Les chefs d'exploitation à la retraite touchent en moyenne 1079 euros bruts pour une carrière complète (hors réversion), selon des éléments de la Mutualité sociale agricole (MSA).
Pour faire adopter le texte, rejeté de très peu en commission, Julien Dive avait introduit un amendement reculant à janvier 2026, et non plus à 2024, l'entrée en vigueur progressive de cette mesure : "Les retraités agricoles gagnent à peu près 600 euros brut de moins qu'un retraité issu du régime général", constate-t-il, dans la vidéo du 20H de TF1 en tête de cet article. En prenant en compte les 25 meilleures années, "on permettra à un retraité agricole de percevoir 200, 300 euros de plus", assure-t-il.
Ça fait mal au cœur de voir qu'on a si peu.
Sylvie, éleveuse de vaches laitières
C'est donc une bonne nouvelle pour les exploitants agricoles dont les pensions de retraite sont les plus faibles après une vie de travail. Sylvie, sollicitée dans le sujet en tête de cet article, a travaillé toute sa vie. Cette ancienne éleveuse de vaches laitières a fait 43 longues années de travail. À l'arrivée, elle ne touche que 800 euros. "C'est ce que je touche maintenant", réagit-elle. "Ça fait mal au cœur de voir qu'on a si peu. J'ai peur d'avoir besoin d'être aidée par mes enfants. Il faut au moins 1 200 euros pour pouvoir vivre décemment", réagit-elle. À 66 ans, cette agricultrice continue de travailler aux côtés de son fils, une trentaine d'heures tous les mois : "Cela me met dans les 200 euros, c'est toujours ça", dit-elle. "C'est surtout pour faire des cadeaux à mes petits-enfants."
Exclure les mauvaises années ne peut être que bénéfique
Pascal Turani, apiculteur à la retraite en 2026
La mesure doit ainsi entrer en vigueur en 2026, au moment où cet apiculteur prendra sa retraite. Entre les années passées à travailler avec ses parents sans cotiser et les récoltes catastrophiques de l'an dernier, cette réforme devrait lui permettre de voir sa pension augmenter. "Exclure les mauvaises années qui auraient pu amener à moins produire ou à moins déplacer les ruches, effectivement ça ne peut être que bénéfique", admet Pascal, apiculteur interrogé dans notre sujet. "Je suis preneur", dit-il.
Le texte doit encore être adopté par le Sénat. D'ici à 2030, la moitié des 500.000 agriculteurs français atteindra l'âge de la retraite.