Les grèves se multiplient à la SNCF, dans les aéroports ou encore dans les stations-service de l'enseigne Total.À chaque fois, la revendication est identique : des hausses de salaire pour compenser l'inflation.Mais est-ce possible partout ?
Alors que les cheminots s'étaient mobilisés mercredi 6 juillet, en plein départ en vacances, la SNCF a finalement accordé à ses salariés grévistes 1,4 % d’augmentation, plus une prime de 500 euros. En revanche, aux aéroports de Paris, bloqués le week-end dernier, les 4% d’augmentation générale n'ont pas satisfait les salariés. Résultat, Roissy et Orly, seront à nouveau bloqués à partir de ce vendredi 8 juillet. Les stations-service d’autoroute de TotalEnergies le seront également le même jour. À chaque fois, la revendication reste identique : les salariés réclament des hausses de salaire et font le bras de fer pour tenter d'obtenir satisfaction.
Pour autant, avec une inflation qui frôle les 6%, les entreprises doivent-elles lâcher du lest ? Pour François Lenglet, spécialiste économie chez TF1 et LCI, il est certain que "le rapport de force entre l'employé et l'employeur est en train de basculer pour des raisons démographiques". "Il y a quelques années, on avait beaucoup plus de candidats que d’offres de travail disponibles. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Si on veut les attirer, il va falloir mettre la main à la poche", explique-t-il dans la vidéo du JT de 20H en tête de cet article.
Faire un geste
Dans les PME, la question est tout aussi brûlante. Prenons l'exemple d'une plateforme de secrétariat médical qui paie la plupart de ses salariés au Smic. Avec la revalorisation du salaire minimum le 1er mai dernier, Céline Dupré, secrétaire médicale chez "Eurice" à Linas (Essonne), a touché 34 euros nets de plus par mois. Pour elle, c'est insuffisant. "Il manquerait 200 euros nets sur le salaire, pour être bien, pour être confortable, pas pour être dans ce sentiment de survie", justifie-t-elle.
La direction de l’entreprise a bien conscience qu’il faut faire un geste. Mais l'entreprise ne veut pas augmenter ses tarifs, elle va donc devoir faire des économies. "Ça peut être un peu sur l'immobilier. Ça peut être aussi sur la qualité de vie au travail. On a une salle de sport, une cafétéria, on a plein de choses, mais il y a un moment, il va falloir rogner aussi sur certaines dépenses", affirme le cofondateur Alexandre Morette-Bourny. "Si on doit choisir entre ça et augmenter les salaires, le choix va être fait", renchérit Hélène Mahieu.
Pour financer ses futures augmentations, l'entreprise doit trouver 50.000 euros.