La sécheresse et les vagues de chaleur record frappent de plein fouet tout le monde paysan.Luc Hincelin est contraint de vendre ses brebis sur LeBonCoin car il n'arrive plus à les nourrir.Il en appelle à un "quoiqu’il en coûte" pour le monde agricole.
"Il n’y a plus d’herbe, l’herbe qui reste est morte et toute sèche puisque nous n’avons pas eu d’eau depuis le mois d’avril", alerte Luc Hincelin, sur LCI ce mardi. La sécheresse et les vagues de chaleur record ont eu des conséquences dramatiques sur son élevage. Le mois de juillet 2022 a été le plus sec depuis 1959, selon Météo France. Et Luc Hincelin est contraint de vendre sur LeBonCoin près de 180 brebis de son cheptel pour joindre les deux bouts.
En effet, l'éleveur n'a plus les moyens de nourrir ses bêtes à cause du manque d'eau. "Il faut acheter du foin, il faut savoir qu’on a fait 50% de notre récolte cette année. Même les éleveurs bovins et caprins sont confrontés au même problème et nous avons une forte spéculation sur le fourrage", explique-t-il. "C’est très compliqué de se séparer de bêtes mais, non, on ne rachètera pas. Je connais des éleveurs bovins qui aujourd’hui sont en train de vendre presque la moitié de leur cheptel aussi mais, par pudeur, ils n’en parlent pas."
Un quoiqu’il en coûte pour les éleveurs
"Le problème, c’est la trésorerie chez les éleveurs. Avec les augmentations de charge que nous avons eu l’année dernière, que ce soit sur le gasoil non routier, sur les engrais, sur tout ce qui est semence. Il faut savoir qu’on a eu pratiquement 200% d’augmentation", déplore amèrement Luc Hincelin. "Aujourd’hui, les trésoreries sont au plus bas. On demande le quoiqu’il en coute pour les éleveurs. J’ai fait rentrer du fourrage la semaine dernière, le camion me coûte 1200 euros de plus que l’année dernière. On n’y arrivera pas."
Au vu des difficultés de trésorerie des agriculteurs aggravées par les conséquences de la hausse spectaculaire des intrants, de l’énergie et de l’alimentation animale, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles tente de venir en aide aux éleveurs. Elle demande que l’avance de l’ensemble des aides soit payée le plus tôt possible, soit le 16 octobre 2022, comme le règlement européen le permet.