Pourquoi Élisabeth Borne n'exclut plus de taxer les superprofits ? L'analyse de François Lenglet

TF1 | Plateau François Lenglet
Publié le 29 août 2022 à 11h00, mis à jour le 29 août 2022 à 11h18

Source : JT 20h WE

Dans une interview accordée au journal "Le Parisien", Élisabeth Borne affirme ne pas "fermer la porte" à une taxation des "superprofits" des entreprises.
Notre spécialiste économie, François Lenglet, nous explique pourquoi.

Au second trimestre de l'année 2022, les dividendes des grandes entreprises, les sommes qu'elles versent à leurs actionnaires, ont augmenté de 32,7%. Dans le même temps, les salaires ne progressent que de 3,1% sur l'année. C'est dix fois moins rapide, alors que la hausse des prix est de +6,1%. Cela explique la chute du pouvoir d'achat. 

Cette disproportion demande un rééquilibrage. Pour autant, un impôt sur les superprofits n'est pas très réaliste, estime notre spécialiste de l'économie François Lenglet. D'abord parce que les bénéfices des grandes entreprises sont largement faits à l'étranger et sont déjà taxés dans les pays concernés. Par exemple, TotalEnergies accusait des pertes en France en 2021. En outre, il est impossible de cibler telle ou telle entreprise qui serait jugée profiteuse de la crise. La constitution interdit la fiscalité à la tête du client.

Pour François Lenglet, si Élisabeth Borne évoque cet impôt, c'est pour des raisons politiques. "En France, les grandes entreprises mondialisées, c'est un peu le diable", explique-t-il. Leur taxation est l'un des rares sujets qui rassemble tous les partis. Élisabeth Borne cherche aussi à faire pression sur le patronat pour qu'il augmente les rémunérations : la Première ministre doit s'exprimer lundi au Medef sur ce sujet. Et pour cause, le gouvernement redoute une crise sociale, alors que les salaires sont bridés et que les profits explosent.


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