Le taux de l'inflation s'est établi à 4,9% sur un an en août.Pour le calculer, l'Insee emploie 270 enquêteurs qui relèvent 150.000 prix chaque mois.En une journée, l'un d'eux parcourt supermarchés, restaurants et magasins de vêtements.
L'Insee a publié ce vendredi le taux de l'inflation du mois d'août, établi à 4,9% sur un an, soit une légère hausse par rapport à sa première estimation (4,8%). Pour calculer ce chiffre, l'Institut de la statistique emploie 270 enquêteurs, qui relèvent chaque mois 150 000 prix dans les magasins ou les restaurants.
TF1 a suivi une journée type de Christian, l'un de ces enquêteurs de l'Insee. Il parcourt les mêmes magasins tous les mois, pour surveiller l'évolution des prix d'une liste de produits, qu'il enregistre sur sa tablette. Ce jour-là, il commence par un supermarché. Mauvaise surprise pour des poivrons, qui ont augmenté de 50 centimes en un an. Même chose pour du café soluble : "J'ai une alerte qui s'affiche. Par rapport au mois précédent, j'ai une augmentation de 21% sur ce produit." En revanche, le prix d'un jambon a baissé : "J'ai une alerte dans l'autre sens : - 17% depuis le mois dernier."
Les enquêteurs relèvent aussi la composition des produits
Après le supermarché, direction un magasin de chaussures. Là, l'enquêteur ne relève pas seulement les prix, mais aussi la composition. L'inflation faisant augmenter le tarif des matières premières, les fabricants peuvent ainsi réduire leurs coûts : "Ils mettent moins de coton, ils mettent une autre fibre qui ne coûte pas cher, et ils restent sur le même prix", constate parfois Christian. Sa journée se poursuit avec le contrôle du prix du menu d'un restaurant, qui n'a pas changé.
En plus des magasins et des restaurants, les enquêteurs relèvent "les frais de scolarité des écoles privées, des cantines, des musées...". Christian peut ainsi enregistrer jusqu'à 200 prix par jour. Et en plus de tous ces chiffres relevés un à un, l'Insee reçoit quotidiennement 80 millions de tickets de caisse, envoyés directement par les supermarchés.
Une multitude de facteurs entraîne la hausse des prix, explique Sébastien Faivre, le chef de la division "Prix à la consommation" de l'Insee : "Le coût des matières premières qui augmente, les coûts salariaux qui augmentent avec la hausse du Smic, les coûts de transport, aussi, qui parfois sont très importants, et puis les coûts de l’énergie."
En deux ans, les prix de l'alimentation ont grimpé de presque 20%, une situation inédite depuis 1985. "Ça va peut-être être plus difficile que les fois précédentes de revenir au niveau de prix antérieur. Ça supposera un effort particulier de l’ensemble des acteurs économiques", estime Sébastien Faivre. L'inflation commence à décélérer même si les prix augmentent toujours. En août, l'alimentation a enregistré une hausse de 11,2% sur un an, contre 12,7% en juillet.
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