Tourisme : la fronde des hôtels contre les sites de réservation

Publié le 13 août 2021 à 9h42, mis à jour le 13 août 2021 à 9h51

Source : JT 13h Semaine

RAS-LE-BOL - Les hôteliers se rebellent contre les plateformes comparatives. Si ces dernières leur offrent une certaine visibilité, les commissions imposées par ces sites présentent un coût difficilement tenable pour un secteur déjà mis à mal par la crise sanitaire.

Quelques clics et une liste colorée d’hôtels à des prix compétitifs déroulent sous vos yeux. Booking, Expedia ou encore Kayak… Ces plateformes comparatives sont devenues incontournables pour les Français qui veulent réserver des vacances rapidement et sans prise de tête. "Les tarifs sont plus intéressants", estime une passante, interrogée par TF1. Une autre cliente admet qu’elle aime se laisser guider par les nombreux avis des internautes qui inondent les sites de réservation. Un peu plus loin, c’est un jeune homme qui résume en quelques mots l'intérêt de ces sites : "Simplicité et facilité". Mais si ces plateformes présentent une vitrine précieuse, cette visibilité a un coût qui devient intenable pour les hôteliers. 

A chaque réservation, les géants du secteur en ligne empochent une commission. Conséquences : la facture s’alourdit pour les hôteliers alors que le secteur se trouve déjà affaiblit par la crise sanitaire. Si les hôteliers doivent payer plus, il en va parfois de même pour les clients. Pris dans la précipitation, un couple a choisi de réserver au dernier moment une chambre sur le site d'un comparateur d''offres. Mais contacter directement l’établissement concerné aurait été plus avantageux. "Ici, on a une chambre qui est disponible à 53 euros sur notre site. Sur les plateformes de e-commerce, elle est à plus de 60 euros", indique Mickael Chevrier, co-gérant de l’hôtel Victor-Hugo à Lorient. Le spécialiste mentionne une commission qui s’élève entre 15 et 20% - qui n’avantage ni l’hôtelier ni le client. 

La chaîne Contact Hôtels en guerre contre les commissions

"Quand le client vient chez nous pour la première fois, on est content d'avoir été trouvés à travers une plateforme. Mais on préfèrerait que la deuxième réservation se fasse directement sur notre site", souligne Mickael Chevrier. Ainsi, de nombreux hôtels indépendants ont choisi de bouder ces géants du secteur et appellent leurs clients à ne plus passer par ces sites comparatifs. Si la fronde s’organise, c’est aussi que le secteur doit faire face à de nouvelles dépenses à cause de la crise sanitaire - par exemple investir pour mettre en place le pass sanitaire. Plusieurs professionnels ont rejoint l’initiative de la chaîne "Contact Hôtels" en France – un regroupement de 300 hôteliers créé il y a 30 ans. L’objectif : créer une plateforme en ligne sans aucune commission afin que tout le monde puisse profiter de ses vacances. 

Sur son site internet, l'association "Contact Hôtels" soutient que les réservations en direct "sont vitales pour des milliers d’hôteliers indépendants" et permettent d’éviter des commissions qui "asphyxient un bon nombre d’entre nous". Au micro de France 3,  Thomas Richard, président de "Contact Hôtels", exposait le 11 août, le problème : "Nous devons payer une commission qui va de 15 à 25% et qui s’applique qui plus est sur la TVA !  Sur une chambre à 99 euros, c’est l’équivalent de 16 euros que nous perdons."

Par ailleurs, le système serait d’autant plus pervers que ces commissions seraient utilisées pour classer les chambres sur le site. "Ce sont souvent les hôtels qui payent le plus de commissions qui arrivent en haut de la liste, pas ceux qui sont les mieux notés par les clients", affirmait Thomas Richard. Cependant, l’association "Contact Hôtels" précise qu’elle n’est pas contre les commissions mais souhaite que ces dernières soient "moins élevées ". En effet, ces plateformes restent précieuses notamment pour avoir de la visibilité auprès de la clientèle étrangère. 


La rédaction de TF1info

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