Emmanuel Macron et Valérie Pécresse veulent conditionner le versement du RSA à un certain nombre d'activités par semaine et travailler en contrepartie de ce revenu minimum.L'idée a été déjà mise en place depuis 4 ans par le département du Haut-Rhin.
Pierre, 51 ans, est bénévole au Secours populaire à Montpellier. Cet électricien bénéficie du RSA depuis qu'il a perdu son emploi fin 2020, en pleine crise du Covid. "Ce n'est pas qu'on est au RSA que ça y est, on est des fainéants, on ne veut pas aller travailler, non, ça n'a rien à voir. Le RSA, c'est la survie, ce n'est pas la vie", lâche-t-il. Alors faut-il conditionner le versement du RSA à une activité ou à une formation, comme le propose Emmanuel Macron ? "Quelque part, c'est un peu une punition. En plus, ça y est, vous nous obligez à faire 15 ou 20 heures par semaine dans un secteur d'activité que peut-être ce n'est pas le nôtre, un taux horaire qui va être moindre. Saupoudré les petites missions à droite à gauche ou des petits contrats, ce n'est pas ça qui va sortir la personne du RSA", poursuit Pierre.
La proposition fait également bondir certains candidats à la présidentielle. S'il n'y a rien d'obligatoire, ce n'est pas une réforme, estime Valérie Pécresse. À gauche, Anne Hidalgo parle d'une destruction de toutes les conquêtes sociales. RSA contre bénévolat, l'idée n'est pas nouvelle. Dans le Haut-Rhin, ce donnant-donnant s'applique déjà, mais sur la base du volontariat, 7h par semaine, largement moins que les 15 à 20 heures proposées par Emmanuel Macron. Ainsi, 3% des bénéficiaires du RSA dans ce département participent au dispositif. Réinsérer des personnes éloignées de l'emploi n'est pas si simple à mettre en place.
Alors calquée cette mesure sur tout le territoire serait-elle facilement applicable ? "Ce n'est pas réalisable du jour au lendemain", répond Christophe Robert, directeur général de la fondation Abbé Pierre. En cause, un manque de moyens humain. En 20 ans, la part de l'accompagnement est passée de 20 % à 7 % du budget dédié au RSA.