En 2022, 46.000 entreprises ont fait faillite en France, un chiffre qui montre la fragilité du tissu industriel français.C'est pour éviter d'en arriver à cette extrémité que certaines font appel à des sauveteurs un peu particuliers.TF1 a suivi une de ces "secouristes".
Comme une urgentiste, Jennifer Mouy, sillonne les routes de la région Grand Est pour se rendre au chevet de ses patients, des entreprises en difficulté. "On va essayer de poser un diagnostic. On va poser des questions au dirigeant, lui demander le mode de fonctionnement de son entreprise pour pouvoir proposer une solution adaptée", nous explique la commissaire aux restructurations et préventions des entreprises. Elle est l'une des 23 commissaires rattachés au ministère de l'Économie. Autrement dit, l'État envoie ses "secouristes" sur le terrain pour éviter les faillites.
"Si elle n'avait pas été là, ça ne se serait pas fait"
MGG Industries, une entreprise de métallurgie dans l'Aube, a failli être liquidée il y a deux ans. En cause, la crise du Covid et l'accumulation des dettes. Le patron, Alban Verger, a donc décidé à l'époque d'appeler Jennifer à la rescousse. L'objectif était de repenser l'organisation du travail, assainir la trésorerie et débloquer des subventions en urgence.
"Pour faire simple, si elle n'avait pas été là, ça ne se serait pas fait. Il y avait une grande difficulté pour trouver des fournisseurs et rassurer les clients donc c'était vraiment compliqué. C'est un apport énorme en termes de réseau. Par exemple, on avait besoin de rencontrer la Banque de France, ça s'est débloqué en une semaine", raconte le patron dans la vidéo en tête de cet article. L'emploi des 57 salariés a pu être sauvé.
En France, depuis le début de l'année 2023, plus de 14.000 défaillances d'entreprise ont été enregistrées. C'est 43 % de plus en un an, un niveau jamais atteint depuis le début de la pandémie de Covid-19. Parmi les plus touchés, les petites et moyennes entreprises, 59 % de plus en un an. Certaines étaient sous perfusion pendant le Covid. Désormais, elles ont du mal à rembourser les prêts garantis par l'État.
D'autres sont tout simplement étouffés par l'explosion des coûts de l'énergie. Jennifer Mouy a par exemple été appelée par l'entreprise d'agroalimentaire Capdéa, spécialisée dans la transformation de la luzerne en granulés pour bétails. Leur facture d'énergie a tout bonnement explosé ces derniers mois. Malgré l'installation de capteur pour réguler la consommation électrique, l'addition "va passer d'un million à 5 millions d'euros", explique le directeur François-Xavier Moons. Une situation qui met en grande difficulté Capdéa, dont le patron craint de devoir répercuter cette hausse sur ses prix, ce qui pourrait lui être fatal. La commissaire a donc été mandatée par l'État pour renégocier le contrat d'énergie de l'entreprise avec les fournisseurs. Elle a réussi à obtenir un tarif bloqué.
Chaque année, ces "secouristes" accompagnent plus de 3400 entreprises à travers le territoire.
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