Le 1er mai prochain, le Smic augmentera de 33 euros par mois pour passer la barre des 1300 euros nets.Au-delà de cette évolution ponctuelle, comment le pouvoir d'achat des travailleurs concernés a-t-il évolué sur les dernières décennies ?
"Ce n’est pas suffisant. On n’y arrive pas. Déjà pour se loger tout seul, ce n’est pas possible", se plaint, dans le reportage de TF1 ci-dessus, une femme rémunérée au Smic. Malgré l'augmentation annoncée du salaire minimum le 1er mai prochain, de 1269 euros à 1302,64 euros nets (soit 10,85 euros bruts de l'heure), de nombreux travailleurs savent qu'ils peineront toujours à joindre les deux bouts en fin de mois. "Les loyers, la nourriture… tout augmente. Les salaires n’augmentent pas aussi vite", se désespère une autre Française.
Dans les faits, avec ce coup de pouce à venir, le Smic aura augmenté de 5,9% en un an, selon les calculs de l'Insee. C'est plus que l'inflation, les prix ayant cru de 4,5% sur cette même période.
Les dépenses des plus modestes ont changé en 30 ans
Depuis 30 ans, le Smic suit l'inflation. Et depuis toutes ces années, les Français disent se serrer la ceinture. Si le constat est identique, les dépenses des plus modestes ont bien changé. L'unique ordinateur fixe n'est plus d'actualité. À l'heure du numérique, de nouveaux produits sont devenus indispensables, comme l'explique Philippe Moati, professeur agrégé d'économie, co-fondateur de l'Obsoco (Paris). "C’est très difficile aujourd’hui, sans être exclu de la vie collective, de ne pas avoir un smartphone, un ordinateur connecté à Internet et un abonnement à des chaînes de streaming vidéo. Cela fait désormais partie de la vie", souligne l'expert. "Cela fait des sommes importantes qui n’existaient pas dans les années 1990", ajoute-t-il.
Pour s'offrir ces nouveaux produits, il faut débourser au minimum 50 euros par mois. Les Français ont donc dû réorienter leurs dépenses. En 1979, l'alimentation représentait 35% du budget des plus modestes. Ce n'est plus que 18% actuellement. Côté logement, le budget reste stable autour de 22%. Mais de nouvelles habitudes s'installent, pointe Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste chez BDO France (Cabinet d'audit, de conseil et d'expertise comptable). "Les ménages ont tendance à s’éloigner de leur lieu de travail pour garder un loyer identique et des surfaces assez grandes. Cela a engendré une augmentation des coûts de transport", affirme-t-elle.
Pour rappel, plus de deux millions de Français sont payés au Smic.
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