MALAISE - La brigade des mineurs de Paris a été saisie d'une affaire de "viol en réunion" impliquant des enfants de 4 ans. Une affaire sordide qui interpelle : comment expliquer un tel comportement chez des tout-petits ?
Des enfants de 4 ans, élèves en moyenne section de maternelle, impliqués dans une affaire de "viol en réunion". Les faits dont a été saisie la brigade des mineurs de Paris sont particulièrement sordides : isolée par trois élèves sous une structure de jeu, une fillette de cette école du XIIIe arrondissement aurait été déshabillée avant de subir une "pénétration digitale". Un cas difficile à qualifier juridiquement qui n’aurait donc rien à voir avec les jeux de type "touche-pipi" et la curiosité sexuelle qui se manifeste naturellement chez les jeunes enfants. Dès lors, en attendant que l’enquête apporte davantage d’éléments, une question se pose : comment de tels comportements peuvent être possibles à cet âge ?
Soulignons d’abord que si elles sont rares, les affaires d’agressions sexuelles entre jeunes enfants ne sont pas exceptionnelles. On peut citer cet article du Figaro, publié en janvier dernier, rapportant une augmentation du nombre d’enfants victimes de violences de ce type de la part de petits camarades : l'association "Stop aux violences sexuelles" y affirmait en dénombrer de plus en plus "depuis 2 ou 3 ans". En 2015 déjà, une maman racontait à L’Express le calvaire vécu par sa fille de 4 ans, sur qui des lésions vaginales avaient été constatées après son agression par trois garçons dans la cour de récréation. On peut aussi remonter jusqu’en 2006, avec cette affaire d’attouchements sur une petite fille pour laquelle quatre enfants de cinq ans avaient été renvoyés de leur école du Vaucluse.
Jeux interdits de l'enfance
Comment un enfant de maternelle, en quête d’affirmation sexuelle, peut-il commettre un abus de la sorte ? Interrogé par LCI sur le cas sur lequel enquête la brigade de Paris, le psychologue Samuel Dock, qui souligne qu'à 4 ans, "'l'enfant va quitter ce que l’on appelle 'l’auto-érotisme', c’est-à-dire un état où son corps et sa pensée sont mal différenciés, pour peu à peu découvrir les différentes parties de son corps en les stimulant", interroge les paramètres qui pourraient provoquer un tel comportement chez des tout-petits : "Comment ces enfants en sont-ils arrivés à édifier un groupe ? Dans quel espace familial ont-ils grandi ? Ont-ils été exposés à des images violentes qu’ils ont reproduites ? Quelles fragilités psychologiques viennent s’exprimer dans ce geste ?".
Plus généralement, ce fait divers pose la question de la manière dont le tout-petit envisage la sexualité : un petit garçon de 4 ans peut-il distinguer la taquinerie consentie du jeu imposé par la force ? Pour le sexologue André Corman, l'âge de 5 ans est bien celui que Freud appelait celui du "pervers polymorphe" : "D'un côté des jeux sexuels plein d'innocence - on se regarde, on se touche le zizi chez les garçons - et en même temps un sadisme qui ne dit pas son nom". Une perversion, précise Samuel Dock, qui n'a bien sûr rien à voir avec celle pouvant s'exprimer chez l'adulte.
Selon Bertrand Welniarz et Hasnia Medjdoub, qui ont étudié dans un rapport les notions de jeu sexuel et d'agression entre enfants du même âge, "l’initiateur [d'un tel comportement] peut être un enfant qui a subi des agressions sexuelles de la part d’adultes ou d’enfants plus âgés ; ou qui dans une position plus passive a été spectateur, a assisté à des ébats ou visionné des films pornographiques et qui tente de remettre en acte son vécu traumatique. Mais il peut s’agir aussi d’un enfant qui a été initié par un autre ou tout simplement qui assouvit sa curiosité." Des notions, donc, aussi sensibles que complexes.
Sur le
même thème
même thème
Tout
TF1 Info
TF1 Info
- 1Chauffage : la hausse du prix du granulé de bois est-elle justifiée ?Publié hier à 11h00
- 3Fusillade à Copenhague : plusieurs morts dans un centre commercialPublié le 3 juillet 2022 à 19h15
- 5Égypte : deux femmes tuées par un requin en mer RougePublié le 3 juillet 2022 à 13h48
- 6Un glacier s'effondre en Italie : au moins 6 morts et 8 blessésPublié le 3 juillet 2022 à 17h32
- 8Aviation : l'A380 a-t-il été remis trop vite au hangar ?Publié hier à 11h58
- 10Vacances en Europe : dans quels pays le carburant est-il le moins cher ?Publié le 2 juillet 2022 à 17h50
- 1Vague de chaleur : fera-t-il réellement jusqu'à 46°C à la mi-juillet ?Publié hier à 17h27
- 4
- 5"J'ai le cœur qui fond" : le chanteur Amir, papa pour la deuxième foisPublié hier à 16h59
- 9L'économie britannique dans la tourmente : l'analyse de François LengletPublié hier à 16h43
- 10Camping sauvage : ce qu’il faut savoir pour éviter les mauvaises surprisesPublié hier à 16h41
- 1Calendrier scolaire : voici les dates des vacances 2022-2023 (et du seul pont possible)Publié le 17 mai 2022 à 11h31
- 2Allocation de rentrée scolaire : la FCPE veut un versement anticipé et revaloriséPublié le 21 juin 2022 à 13h25
- 3Bac 2022 : des milliers de notes ont-elles été changées sans en informer les correcteurs ?Publié le 14 juin 2022 à 17h20
- 4Bac pro 2022 : le sujet et le corrigé de l'épreuve de prévention, santé et environnementPublié le 15 juin 2022 à 11h53
- 5Que faire des (trop) nombreux dessins de vos enfants ? Nos astucesPublié le 29 juin 2022 à 16h39
- 6Bac 2022 : toutes les copies seront corrigées numériquement, on vous explique comment ça se passePublié le 11 mai 2022 à 18h23
- 7Sexualité : accordons-nous trop d'importance à notre première fois ?Publié le 17 avril 2019 à 13h14
- 9"Je ne le désire plus du tout" : un couple peut-il vraiment durer sans sexe ?Publié le 7 janvier 2019 à 16h00
- 10Bac 2022 STMG : le sujet et le corrigé de l’épreuve de spécialité Management, sciences de gestion et numériquePublié le 12 mai 2022 à 16h21