ÉDUCATION - Pour tenter de limiter les contaminations au Covid-19 pendant les fêtes, le conseil scientifique recommande un renforcement des gestes barrières dans les écoles cette semaine et un "auto-confinement" des élèves, jeudi 17 et vendredi 18 décembre.
Après avoir appelé à limiter les retrouvailles en famille pour les fêtes, le conseil scientifique a suggéré une seconde piste. "Le mieux est de se confiner préventivement", a-t-il recommandé ce lundi soir.
Les enfants, vecteurs importants de contamination, n'échappent pas à cette prérogative. En plus de renforcer les gestes barrières tout au long de cette dernière semaine dans les écoles, ces derniers seront autorisés à s'absenter ce jeudi et vendredi afin de "s'auto-confiner". Cette décision de dernière minute a fait bondir de nombreux syndicats enseignants.
Un degré de précipitation sans précédent
"Nous sommes étonnés d'apprendre ça quelques jours avant la fin de la période. Ça va être difficile à mettre en œuvre", confie Guislaine David, porte-parole du Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles (SNUipp-FSU) à LCI. "S'il fallait prendre des mesures, c'était avant. Nous savions depuis une dizaine de jours que les contaminations ne baissaient plus."
"Cette fois-ci, le degré de précipitation est supérieur aux autres annonces tardives", s'accorde à dire Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et collèges (SNALC), auprès de LCI. "Si cette décision avait été prise la semaine dernière, on aurait eu le temps de se retourner. Le mieux aurait été d'annoncer des vacances pour tout le monde dès jeudi."
En théorie, les parents sont supposés contacter les établissements scolaires en indiquant l'absence de leurs bambins pour raison "d'auto-confinement". Mais ces derniers devront rattraper les cours puisque la classe sera tout de même maintenue. "J'espère que les parents suivent les actualités, car nous n'aurons pas le temps de les prévenir", alerte le président du SNALC.
Choix cornélien : santé ou éducation ?
De plus, la mise en œuvre concrète de cette mesure reste délicate, notamment pour les parents qui travaillent en présentiel et ne pourront pas garder leurs enfants. "Il va y avoir une rupture d'égalité entre les parents", développe la porte-parole du SNUipp-FSU. "Les parents vont faire face à un choix très compliqué : la santé ou l'éducation de leurs enfants. La crise au niveau d'un pays va dépendre de décisions individuelles venant de chaque famille", ajoute, effaré, Jean-Rémi Girard.
Les professeurs n'ont ainsi d'autres choix que d'assurer le service éducatif jusqu'à vendredi soir. Car même si le nombre d'élèves sera réduit dans les classes, un grand nombre se rendra à l'école faute de garde. "C'est donc les enseignants qui vont aussi se retrouver confrontés à la possibilité d'être contaminés et contaminants", peste-t-il.
En cela, l'arrivée tardive de cette nouvelle risque de limiter considérablement la réduction du nombre de contaminations. Elle n'est pas non plus garante d'une meilleure reprise début 2021. "Non seulement, cette 'école à la carte' va perturber tout le monde. Mais en plus, la rentrée de janvier n'est pas anticipée. Cela va être compliqué", redoute Guislaine David.
Suite à ces nombreuses inquiétudes, le ministère de l'Éducation nationale, également pris de court par le Conseil scientifique ce lundi, a immédiatement réagi. "C'est une tolérance, pas un encouragement, souligne-t-il. Le risque zéro n'existe pas. Si les mesures barrières sont respectées, le risque de contracter le virus est très faible."
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