"En vacances jusqu'en septembre" : le bac en mars, synonyme de fin des cours pour certains lycéens ?

Mercredi, les dés seront jetés pour les futurs bacheliers 2023 ? Derrière le nouveau calendrier du baccalauréat qui s'amorce désormais en mars, c'est l'une des principales inquiétudes des syndicats enseignants. Pour rappel, il s'agit de la première année où les épreuves de spécialité, héritées de la réforme de 2019 initiée par Jean-Michel Blanquer, se déroulent en mars, après plusieurs éditions perturbées par la crise sanitaire. Amorcée ce lundi, cette première salve d'examens s'échelonne sur trois jours jusqu'à mercredi pour les filières générale et technologique. 

Outre les réactions concernant les épreuves elles-mêmes, jugées plus ou moins difficiles selon les uns ou les autres, la Toile regorgeait ce lundi de commentaires concernant l'aspect inédit de cette édition, laissant peu d'ambiguïté sur l'interprétation qu'en font certains élèves. 

"Quand on sortira mardi de notre épreuve tout en sachant qu'on sera en vacances dès mars", pouvait-on ainsi lire sur Twitter, légendé d'une image animée des plus explicites. "J'ai raté mon épreuve, mais on est en vacances jusqu'en septembre", conclut un autre candidat, quand un second abonde : "ce soir 18h on est en vacances".

"Euh, j'ai raté un truc. Quel contrôle continu ?", ironise encore un lycéen, citant le Ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye qui a rappelé il y a peu, face au risque de décrochage, que "l’année scolaire ne se termine pas au mois de mars, car il y a le contrôle continu qui court jusqu’à la fin de l’année scolaire". À ceux qui se demandent "ce qu'on va faire en classe au 3e trimestre après les spés" un professeur de Mathématiques a adressé quelques rappels, alors qu'une partie des candidats ayant choisi Mathématiques comme enseignement passait l'épreuve ce lundi. "Déjà, terminer le programme (chapitres non concernés par les épreuves) puis préparer le Grand Oral. Avec les vacances et les conseils fin mai, reste peu de temps", résume-t-il.  À titre de repère, une fois passé les épreuves de mars, un tiers du programme restera encore à étudier. D'où l'inquiétude de certains enseignants face aux risques de décrochage, car les élèves qui ne maintiendraient pas le cap jusqu’à la fin de l’année pourraient arriver dans l’enseignement supérieur avec d'importantes lacunes. 

Le coup d'envoi des épreuves du baccalauréat ce lundi n'a pas fait réagir uniquement les enseignants et lycéens ce lundi. Nombreux sont ceux à avoir découvert le nouveau calendrier en ce premier jour d'examens et à s'en étonner. "Quand tu apprends que les épreuves du bac, c'est en mars au lieu en juin", écrit l'un, quand un autre interroge : "pourquoi ils passent le bac en mars ? C’est plus en juin ?". Et certains de souligner : " l'utilité ? les programmes sont pas finis en mars, même avant en juin, on devait zapper plein de chapitres".

Pour finir, quelques-uns n'ont pas manqué de faire le rapprochement avec leur âge. "Je me rends compte quand je suis vielle quand pour moi les épreuves du bac c’est mai/juin et pas mars", peut-on ainsi lire. Ou : "À quel point je suis vieille ? Moi, c'était en juin sous 40 degrés en plein milieu de la coupe du monde".

Dans un communiqué du 22 septembre, le ministère de l'Éducation nationale avait pour rappel douché les espoirs des syndicats qui souhaitaient un report des épreuves de spécialité du baccalauréat au mois de mai, voire au mois de juin, en même temps que la philosophie et le grand oral. 

Pour rappel, les candidats sont évalués sur les deux spécialités conservées en terminale. Chacune de ces épreuves est dotée d'un coefficient 16, soit 32% de la note finale, le contrôle terminal comptant pour 60% et le contrôle continu pour les 40% restants.