Comment accompagner vos enfants vers une utilisation responsable et sécurisée des réseaux sociaux ?

par Marjorie RAYNAUD pour TF1 INFO
Publié le 10 juin 2023 à 18h30

Source : JT 20h Semaine

20 % des enfants et ados (6-18 ans) ont déjà été exposés au cyberharcèlement.
Les femmes sont davantage harcelées que les hommes sur les réseaux sociaux.
Pour comprendre l’addiction aux écrans, il faut comprendre comment marche l’algorithme.

Twitch, Snapchat, TikTok ou encore Instagram… rien qu’à l’annonce de ces termes, vos enfants ont des étoiles dans les yeux pendant que vous souffrez d’une crise d’urticaire. S’il est important d’avoir conscience des risques liés à l’utilisation des réseaux sociaux, ils ne sont pas forcément à bannir de la vie de vos adolescents pour autant. Presque nés avec un téléphone dans la main, nos jeunes sont captivés par le numérique. Sur les réseaux sociaux, ils peuvent discuter avec leurs amis, trouver de nouvelles sources d’inspiration, se divertir et même apprendre des choses. Néanmoins, les adolescents peuvent aussi se laisser entraîner par de mauvaises personnes, souffrir de cyberharcèlement ou encore en devenir dépendants. C’est la raison pour laquelle il est essentiel d’établir quelques règles afin d’aiguiller et informer nos enfants sur les risques qu’ils pourraient rencontrer sur les réseaux.

E-réputation et identité numérique : pourquoi est-il essentiel de la protéger ?

Si la nouvelle génération est plus informée sur les risques liés aux réseaux sociaux, elle y est aussi plus exposée, comme l’expliquait Justine Atlan, directrice d’e-Enfance, dans le cadre de l’étude de l’association publiée en 2022. Bien qu’avant 13 ans, les enfants ne sont pas autorisés à s’inscrire sur les réseaux sociaux, beaucoup parviennent à déjouer les questions de sécurité et à créer leur compte. Ce qui est important de leur dire, c’est qu’une photo publiée sur Internet ne leur appartiendra plus jamais. Vous pouvez lui demander s’il a envie que le cliché sur lequel il se trouvait à moitié nu soit un jour regardé par son futur patron ou la personne qui partagera sa vie. De la même façon, il faut faire très attention aux informations privées que l’on dévoile sur la Toile. Que ce soit son adresse, son numéro de téléphone, ou encore le métier de ses parents, tout ce qui est inscrit sur Internet y reste pour toujours.

Entre harcelé et harceleur, il n’y a parfois qu’un pas

Outre l’e-réputation, le cyberharcèlement est l’autre grand point noir lié aux réseaux sociaux. Dans son enquête menée avec la Caisse d'Épargne en 2022, l’association e-Enfance a constaté que 20 % des enfants et ados (6-18 ans) y ont déjà été exposés et cela ne fait qu’empirer au fil des années : 60 % des 18-25 ans affirment avoir déjà été victimes de cyberharcèlement. Les femmes font plus souvent l’objet d’attaques que les garçons : 60 % des interrogées sont concernées et 39 % affirment avoir déjà été menacées de violences sexuelles en ligne. Les formes de cyberharcèlement peuvent être multiples : commentaires méchants, racistes, homophobes, partage de conversations ou de photos privées à une communauté, moqueries sur le physique ou encore blagues sur un handicap. Il est important d’expliquer à votre enfant ce que l’on considère comme du cyberharcèlement, car parfois, on peut en être l’auteur sans véritablement s’en rendre compte. D’après l’étude de la Florida Atlantic University, plus d'un élève sur dix (12 %) a admis avoir intimidé sur le web quelqu'un d'autre au moins une fois.

Comment l’aider à ne pas devenir addict aux réseaux sociaux

Pour comprendre l’addiction aux réseaux sociaux, il faut avant tout comprendre comment fonctionnent ces plateformes. Leur algorithme ultra-performant analyse les vidéos et photos sur lesquelles on s’attarde. Plus vous vous connectez, plus il vous connaît et peut ainsi vous proposer des contenus adaptés à votre profil. On peut parfois se retrouver si captivé par ce que l’on voit que tout le reste devient fade et sans intérêt. C’est donc sans surprise que l’addiction aux écrans ne fait qu’augmenter chez les adolescents : d’après le dernier baromètre des addictions réalisé par Ipsos/Macif, 41 % des jeunes de 16 à 30 ans passent plus de 6 heures par jour devant un écran. Une situation alarmante qui peut par la suite entraîner un isolement social et autres problèmes psychologiques comme physiques.


Marjorie RAYNAUD pour TF1 INFO

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