Comment éviter le burn-out parental pendant les fêtes de Noël ? Les conseils d'une "mère épuisée"

Publié le 19 décembre 2019 à 12h51
Comment éviter le burn-out parental pendant les fêtes de Noël ? Les conseils d'une "mère épuisée"

CHARGE MENTALE - "Un parent qui va bien, c'est un enfant heureux"... On pourrait résumer ainsi la devise de Shiva Shaffii. Cette jeune entrepreneuse, elle-même mère de famille, a fondé il y a trois ans la start-up Parent Épuisé pour réconforter les papas et les mamans au bord du burn-out. Son arme secrète : le rire. Elle nous livre ses conseils pour survivre aux fêtes de Noël.

Le sapin, les guirlandes lumineuses, les cadeaux empaquetés... Noël rime pour certains avec magie, mais bizarrement, chez beaucoup de parents, la période évoque surtout les disputes des enfants pour décorer ledit sapin, les heures passées à la caisse des magasins de jouets, ou encore les paquets qu'il faut s'évertuer à cacher pour éviter que le petit dernier ne soit marqué à vie par une découverte prématurée de la vérité sur le Père Noël. Et comme chacun veut tout faire au mieux, ça finit tôt ou tard par exploser. C'est là qu'entre en jeu la start-up Parent Épuisé, la première communauté de parents qui ont décidé de rire de leur condition. Fondée il y a trois ans par l’entrepreneuse Shiva Shaffii, elle compte plus de 400.000 membres et touche plus de 10 millions de personnes par mois sur Facebook. Leur credo : le partage, l'humour et surtout la DÉ-CUL-PA-BI-LI-SA-TION ! 

Ce concept, quelque peu décalé, a vu le jour alors que sa fondatrice, elle-même mère de 2 enfants, ne se reconnaissait pas dans la parentalité présentée, notamment sur les réseaux sociaux, soit de manière idyllique, soit de façon anxiogène. "Quand j'ai eu mon premier enfant, j'ai découvert qu'on m'avait un peu menti. En tout cas, on avait omis de me dire beaucoup de choses. Je n'étais pas complètement naïve mais j'avais l'impression que les couples qui venaient d'avoir un enfant étaient en plein rayonnement. Sans compter les mamans blogueuses avec leur intérieur parfait ; là où moi, je me suis retrouvé avec un tsunami", explique-t-elle à LCI. 

On n'oublie qu'en fait, on est deux. Du coup, on reproduit des schémas où le papa n'est pas impliqué. Comme si c'était inné pour la mère.
Shiva Shaffii, fondatrice de Parent Épuisé

Autre constat, Shiva Shaffii s'est rendue compte qu'on ne parlait de la parentalité que sous l'angle des mamans, "ce qui me semble être aussi une des causes du burn-out, car on n'oublie qu'en fait, on est deux, souligne-t-elle. Du coup, on reproduit des schémas où le papa n'est pas impliqué. Comme si c'était inné pour la mère", poursuit la jeune maman, bien décidée désormais à parler des choses qui fâchent. Résultat, en plus de deux newsletters par semaine - une "Baby" (de la grossesse à 3 ans) et une "Kids" de (4 à 10 ans) - évoquant les galères du quotidien, Parent Épuisé propose également des kits de survie, (sorte de petits jeux de cartes anti-impatience à dégainer au restaurant, en voiture...) pour affronter toutes les situations possibles avec les enfants. 

Enfin, last but not least, la start-up a confectionné une box spécial Noël, pleine de choses utiles pour préparer des fêtes en famille sans (trop) se prendre la tête ! A l'intérieur, nos divins enfants pourront créer de jolies décorations ("parce que les boules à 20 boules qui pètent au bout de 2 jours, non merci") et nous régaler en préparant des sablés et gougères aux fromages, pendant que les parents réchaufferont leurs pieds dans des chaussettes rennes ultra tendance ("que les enfants vont leur piquer en 2 minutes..."). Pour aller encore plus loin, notre entrepreneuse a accepté de nous livrer trois conseils pour passer haut la main un joyeux Noël.

Pour passer un Noël (im)parfait

1- Bien faire le choix des cadeaux

"Concernant les enfants, on ne bascule pas dans l'exagération. Et là, je parle notamment pour les familles recomposées où il y a souvent une surenchère entre les parents séparés. Or, gaver son enfant, c'est ne rendre service à personne, insiste Shiva Shaffii. Pour plus de facilités, on peut opter pour des cadeaux groupés en organisant par exemple un pot commun sur internet ou en désignant un membre de la famille chargé de récolter l'argent. Mettez-vous d'accord sur le budget à ne pas dépasser, par exemple 10€ maximum".

"Par ailleurs, les plus petits ayant surtout plaisir à déballer leurs cadeaux, n'hésitez pas à ajouter sous le sapin des petits objets, bonbons, carnet, masking tape... Quant aux plus grands, on peut leur offrir un beau cadeau, et le reste en 'bons pour', conseille-elle. On peut aussi opter pour un cadeau immatériel, c'est-à-dire une expérience à partager avec lui".

Enfin, on ne s'oublie pas. "Je conseille d'ailleurs de s'offrir des cadeaux pour soi parce qu'on le mérite bien", dit-elle

2- Ne pas s'éparpiller

"Pour cela, il faut savoir dire non. Notamment au marathon des réveillons Strasbourg-Bordeaux-Marseille pour aller rendre visite à toute la (belle) famille. On peut par exemple, fêter Noël en décalé - et cela vaut aussi pour les familles recomposées - en échelonnant les réunions avec l'oncle dépressif ou la grande sœur acariâtre dans les semaines qui suivent Noël. En plus vous ferez d'une pierre deux coups, car vous pourrez offrir des cadeaux à prix cassés grâce aux soldes !", ironise-t-elle, tout en ajoutant que ce sont aussi VOS vacances, donc on lève le pied.

3- Se faire aider pour préparer le réveillon

"Si cette année, vous avez tiré le gros lot et que c'est à vous que revient l'immense honneur de recevoir toute la famille, pas de panique, avance notre spécialiste. Première règle, on occupe les enfants, et pour cela quoi de mieux que de prévoir des ateliers ludiques pour (re)faire la déco ou pour préparer le dîner ? S'ils sont petits, ils peuvent par exemple participer à la préparation de l'apéro en découpant des petits morceaux de fromage, ou en préparant des canapés salés. Ensuite, si on peut avoir des relais au sein de la famille, c'est toujours mieux", lance-t-elle, soulignant qu'il est inutile de se mettre la pression. Et  qu'il faut se dire que finalement, "ce sont les galères d'aujourd'hui qui feront les bons souvenirs de demain"...


Virginie FAUROUX

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