CRISE SANITAIRE - La présidente (ex-LR) de l'Ile-de-France Valérie Pécresse a proposé mercredi une fermeture d'un mois des écoles, en avançant le début des vacances d'avril pour les allonger. Une mesure qui fait réagir les syndicats.
Avancer les vacances d'avril pour freiner la propagation de l'épidémie : depuis mercredi, l'idée fait son chemin. Mise sur la table par Valérie Pécresse, la patronne de la région Ile-de-France, la mesure a néanmoins été écartée par le gouvernement, qui considère cette solution comme "un ultime recours". Les syndicats, eux, sont partagés.
Pour le Snes-FSU, le premier syndicat des collèges et des lycées généraux et technologiques, le manque de visibilité ne permet pas de se projeter sur plusieurs jours. "Chaque jour compte", insiste auprès de LCI Laëtitia Faivre, secrétaire général du syndicat à Paris. "Nous sommes dans une gestion de l'urgence : jeudi à 13h, nous recensions entre 160 et 180 classes fermées, entre le premier et second degré, dans la capitale. Avancer les vacances au 2 avril ? Nous n'en sommes même plus à réfléchir à cette idée. On se demande s'il n'est pas déjà trop tard. Nous sommes interpellés tous les jours par des cas dans des classes."
"Fermons tout de suite"
Pour la syndicaliste, l'urgence est ailleurs. "Nous demandons un renforcement du protocole sanitaire dans l'immédiat, ainsi que des annonces sur les collèges. Ils doivent passer en demi-jauges ! On n'hésitera pas à demander la fermeture des établissements." Tous les syndicats pointent en effet la situation sanitaire "très compliquée" dans les collèges. Ils demandent l'application de la demi-classe dans les établissements des 16 départements concernés par le reconfinement régional, comme cela a été fait pour les lycées.
Réunis par le ministère pour un point sanitaire la semaine dernière, les syndicats avaient demandé "des mesures fortes et protectrices pour permettre le maintien des écoles ouvertes". "Fermons tout de suite une ou deux semaines là où le Covid explose plutôt que de fermer toutes les écoles pendant trois ou quatre mois", avait suggéré Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa, encore plus radical que Valérie Pécresse. Cette décision d'avancer les vacances "pourrait s’imposer d’elle-même, mais il faut l’anticiper avec les enseignants, les familles et les collectivités", a-t-il précisé sur Twitter.
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Interrogé sur LCI dimanche dernier, Jean-Michel Blanquer a botté en touche. Avancer les vacances ? "A priori, non. Depuis le début, mon objectif, c'est de maintenir le calendrier scolaire tel qu'il est prévu. C'est ce qu'on a réussi à faire depuis septembre." Même son de cloche à l'issue du Conseil des ministres : le porte-parole Gabriel Attal a considéré que la proposition d'"avancer" les vacances était "utile", mais qu'une fermeture des écoles devait rester "un ultime recours".