Le milieu scolaire et universitaire, principal lieu de contamination en France

Publié le 2 octobre 2020 à 15h39, mis à jour le 2 octobre 2020 à 17h39
Les universités ont du fermer leurs portes le 17 mars, comme l'ensemble des établissements scolaires (illustration)
Les universités ont du fermer leurs portes le 17 mars, comme l'ensemble des établissements scolaires (illustration) - Source : N. Maeterlinck / AFP

PROPAGATION - Avec 36% des foyers en cours d'investigation en France, les établissements scolaires et universitaires sont devenus le premier lieu de contamination dans le pays, selon le dernier bilan épidémiologique publié ce jeudi.

Alors que les restaurants ferment et que le télé-travail est de plus en plus conseillé, c'est un tout autre milieu qui attire l'attention. Selon le dernier bulletin épidémiologique de Santé publique France publié ce jeudi 1er octobre, les "milieux scolaires et universitaires" représentent désormais près de quatre foyers épidémiques sur dix en cours d'investigation en France. Un chiffre qui explose depuis la rentrée.

36% des cas en France, la moitié en Ile-de-France

Ce secteur était décrit comme une bombe à retardement. D'un côté la profession, qui s'inquiétait de l'allègement du protocole sanitaire dans les écoles, et de l'autre des parents, ou des étudiants, qui n'ont cessé d'alerter sur la situation depuis la rentrée dans les universités avec le hashtag #BalanceTaFac. Désormais, elle semble bel et bien avoir explosée. Si, sur l'ensemble des foyers de contamination depuis le début de l'épidémie, ceux au sein des écoles et des universités restent loin derrière les entreprises privées et publiques, leur nombre dépasse désormais largement les événements public ou privé, les établissements de santé ou l'environnement familial élargi. Il faut cependant noter que, de fait, ces établissements sont restés fermés de la mi-mars à la rentrée pour les universités et près de six mois pour les écoles.

C'est pourquoi, lorsqu'on regarde les chiffres des "clusters en cours d'investigation", par les autorités sanitaires - et non pas la totalité des foyers - on se rend vite compte que cet environnement est devenu, et de loin, le principal lieu où les Français se contaminent. Il représente ainsi 36% des clusters actifs, contre, à titre comparatif, "plus que" 18% pour les entreprises privées et publiques.

Les données sont encore plus parlantes lorsqu'on les compare aux derniers bulletins de l'agence sanitaire française. Alors qu'il n'y avait que 100 clusters liés à cet environnement le 17 septembre, il y en désormais 551. Une multiplication par cinq en à peine deux semaines. A titre de comparaison, pour les lieux de travail du privé ou du public, le nombre de clusters est passé de 554 à 704 sur la même période.

Si Santé publique France ne fait pas de distinguo entre les universités et les écoles, tous les chiffres montrent que ce secteur est devenu le principal lieu de propagation du coronavirus. Et c'est encore plus le cas dans les grandes métropoles. Interrogée par LCI, l'ARS Ile-de-France nous fait ainsi savoir que près de la moitié des foyers (46,7%) du mois de septembre ont été identifiés dans ces milieux. 

Aucune "fermeture généralisée"

Et pourtant, aucun des ministres n'envisage pour le moment de "fermeture généralisée des universités", pour reprendre les mots utilisés par Frédérique Vidal ce mercredi 30 septembre. Interrogée sur la question, la ministre de l'Enseignement supérieur a en effet estimé que seules "quelques dizaines de sites ont été fermés" mais que les contaminations observées sur les campus n'étaient pas liés au cours, laissant plutôt entendre qu'elles ont lieu en dehors des établissements. De son côté, le ministre de l'Education préfère pointer du doigt l'enseignement supérieur, notant dans un entretien accordé au Figaro que "la contagiosité des étudiants est plus forte que celle des enfants, notamment en raison de leurs activités extérieures".


Felicia SIDERIS

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