ÉDUCATION - Pourquoi les enfants d’enseignants réussissent-ils mieux à l’école ? C'est ce qu'ont voulu savoir les deux journalistes Guillemette Faure et Louise Tourret au travers d'un ouvrage publié en cette rentrée aux Editions Les Arènes. Nous avons retenu cinq conseils à vous approprier d'urgence.
C'est un fait, les enfants de profs réussissent mieux. La preuve, le spationaute Thomas Pesquet, le Premier ministre Edouard Philippe ou encore le champion cycliste Romain Bardet en sont tous. Une conclusion un peu simpliste ? Pas tant que ça, rétorquent les deux journalistes Guillemette Faure, du journal Le Monde, et Louise Tourret, de France Culture, dans leur ouvrage "Pourquoi les enfants de profs réussissent mieux", publié aux Editions Les Arènes.
Car au-delà de l'anecdote, les statistiques parlent d'elles-mêmes : la moitié des étudiants de l'ENA a au moins un parent enseignant, sans compter que les gamins de profs sont moins nombreux à redoubler leur primaire que leurs petits camarades. Et cela continue après l'élémentaire, puisque les enfants de profs restent plus nombreux à n'avoir jamais redoublé au collège et au lycée. Ils obtiennent, par ailleurs, plus souvent des bacs scientifiques.
Alors comment expliquer ces performances ? Evidemment, le niveau d'étude des parents, leur capital culturel, voire les ressources familiales jouent dans la réussite des enfants. Mais au-delà, il semblerait qu'il y ait "une façon de faire", disent les auteures. Petit passage en revue des idées à retenir...
"On s'intéresse au quotidien de son enfant plus qu'à son avenir professionnel"
Si les enfants de profs s’épanouissent mieux que leurs camarades à l’école, c’est tout d’abord parce qu’ils en ont une vision plus positive, transmise par leurs parents. "L'air de rien, ils entendent des choses agréables sur l'éducation scolaire depuis qu'ils sont tout petits. Ils sont familiarisés avec l'idée d'aller à l'école alors que, dans bien des familles, la représentation de l'école est plutôt de l'ordre du cauchemar ou du mauvais souvenir", soulignent les auteures. Leur conseil : "Surveiller tous les messages que l'on envoie à ses enfants, du type 'Alors content d'être en vacances ?', ou 'Pas trop triste de rentrer en classe ?' qui installent l'enfant dans l'idée que ce n'est jamais qu'un mauvais moment à passer".
Les parents profs sont également ceux qui parlent le moins régulièrement de l'avenir scolaire ou professionnel de leurs enfants. Dès lors, "on ne répète pas à son rejeton que s'il ne réussit pas son devoir de maths, il ne fera jamais de bonnes études et n'aura pas de travail ! On s'intéresse plutôt à son quotidien (amis, vie de classe, apprentissages). Ce sera encore la façon la plus efficace de lui montrer l'intérêt qu'on porte à son éducation".
"On se doit d'avoir une bonne relation avec ses enseignants"
Les parents profs ont une bonne relation avec les enseignants de leurs enfants. Certains esprits grincheux pourraient y voir un simple réflexe corporatiste. Manifestement, il ne faut pas les croire. Car à force de faire du "prof-bashing", les enfants absorbent la défiance de leurs parents envers le corps enseignant. Et cela n'est guère profitable. Que le prof de votre enfant ait tort ou raison, il faut lui apprendre qu'il aura toujours à composer avec des enseignants qu'il n'aura pas choisi, que ce sera toujours à lui de s'adapter. "Ça crée un contrat différent entre les enfants et les études", font valoir Guillemette Faure et Louise Tourret.
Une considération pour l’institution scolaire qui passe aussi par un meilleur respect des horaires de cours. En conséquence, "on ne part pas en vacances un jour avant les autres pour profiter de meilleurs tarifs de train ou avoir moins de monde sur les routes", préviennent les auteures. On prend par ailleurs davantage de précautions vis-à-vis du matériel scolaire. Et on soigne la présentation des devoirs de l'enfant : "S'appliquer dans son écriture, c'est respecter celui ou celle qui lira leur travail", apprennent les parents profs à leurs petits.
"La curiosité se transmet toute la journée"
Même si les devoirs écrits à la maison sont censés être interdits à l'école élémentaire depuis... 1956, ils cristallisent toujours autant les tensions autour de l'école dans les familles. Pas de ça pour les parents profs, qui passent moins de temps que les autres à les superviser. "Peut-être parce que, pour ces parents, les devoirs du soir ne sont jamais qu'une des voies de l'éducation, la plus abstraite et donc pas forcément la plus fructueuse", analysent les auteures, qui recommandent donc, plutôt que de mettre en place un vrai coaching scolaire, de veiller à ce que l'enfant soit le plus autonome possible, sans chercher à ce qu'il ait bon à tout prix.
"Avoir une routine de travail en rentrant de classe, cela se fait par l'exemple", estiment par ailleurs Guillemette Faure et Louise Tourret. Et c'est certainement plus facile pour un enfant quand l'un de ses parents est en train de corriger des copies dans la pièce d'à côté. Plutôt que pour celui qui voit son père ou sa mère rentrer à 19 h.
Cette plus grande disponibilité des parents profs leur permet aussi de davantage muscler les compétences de leur progéniture au quotidien. Pour s'en inspirer, il faut donc chercher à multiplier les occasions d’apprendre sans en avoir l’air, via un exercice de calcul mental, une incitation à argumenter ses positions ou à chercher la définition d’un mot inconnu dans le dictionnaire. "Chez les parents profs, la curiosité se transmet toute la journée", résument les auteures.
"L'important n'est pas la note, mais les progrès"
Cerise sur le gâteau, les parents enseignants apprennent aussi à leurs enfants "à décoder ce que les enseignants attendent d’eux", insistent Guillemette Faure et Louise Tourret. A savoir ce qu’il faut retenir dans une leçon ou quel est l’objectif de telle ou telle évaluation. "Comprendre la finalité d’un examen permet de mieux anticiper en quoi il va consister", observent les auteures. Et quand les notes arrivent, nul pincement au cœur pour les parents profs ! Car pour eux, la note permet juste de regarder où les erreurs se sont produites et de voir quels progrès il reste encore à faire ; ce n'est pas une sanction comme pour un parent lambda.
Suivant leur exemple, il faut donc toujours rappeler à son enfant qu'un examen n'est jamais qu'un examen et que l'important n'est pas la note, mais les progrès.
Ne pas être obsédé par la "réputation" d'un établissement
Le fait de connaître les arcanes de l’Education nationale constitue aussi un avantage pour les parents profs. Car les enseignants excellent dès le collège pour orienter leurs enfants vers les meilleures structures. Ainsi, on apprend dans l’ouvrage de Guillemette Faure et Louise Tourret qu'ils ne sont pas obsédés par les "fréquentations", la "réputation" d'un établissement. Ils cherchent plutôt à vérifier qu'il est bien dirigé et que les classes ne sont pas surchargées. Le parent prof sait aussi qu'un enfant qui entre dans une classe trop supérieure à lui ne sera pas "magiquement" porté mais risque plutôt de douter et de se décourager.
En conséquence, on ne cherche pas à faire l'impossible pour faire entrer son gamin au chausse-pied dans une école où il sera en difficulté. Par ailleurs, "gardez en tête qu'un établissement qui achète des pubs, sur internet ou ailleurs, ou qui prend des stands dans les salons de formations, c'est que, justement, il a besoin de publicité", notent les auteures.
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