ÉCOLE - Jean troué, tee-shirts trop courts, taille des jupes... chaque établissement scolaire a ses interdits en matière de tenue vestimentaire. Ainsi dans un collège de l'Isère, une élève de 3e fait depuis la semaine dernière l'objet d'une procédure disciplinaire en raison de tenues vestimentaires jugées "inadaptées". Quel look les enfants ont-ils le droit d'avoir ? On a posé la question au rectorat de Paris...
Si votre ado a soudainement envie de se colorer les cheveux en rose pour se rendre au collège, histoire de suivre les tendances du moment, qu'elle se ravise. La faute au sacro-saint règlement intérieur censé régir les établissements scolaires. Une élève de 4ème d’un collège d'Indre-et-Loire en avait fait les frais le jour de la rentrée des classes, comme l'a rapporté La Nouvelle République. Elle avait failli être expulsée parce qu'elle arborait des mèches de cheveux bleus. Après un premier rappel à l'ordre lui intimant de les couper, le principal avait ensuite menacé l'adolescente de renvoi si elle s'obstinait à garder sa chevelure colorée.
Une intimidation dictée par ledit règlement de ce collège - appliqué ici à la lettre -, indiquant que "les tenues vestimentaires des élèves ne doivent pas suivre les effets de mode". Cette décision quelque peu radicale avait rapidement indigné les associations de parents d’élèves, ainsi que la mère de l’adolescente. Cette dernière affirmant qu’elle n’avait pas eu vent, ni sur papier, ni sur internet de ces restrictions, racontait encore le quotidien régional. Une solution avait néanmoins été trouvée : la collégienne avait pu continuer à aller en classe à condition de s’attacher les cheveux.
Les cheveux des élèves ne sont pas les seuls à être susceptibles de hérisser les responsables d'établissements. En Isère, rapportent ce mardi Le Dauphiné Libéré et l'AFP, c'est un débardeur qui crée la polémique. Une procédure disciplinaire a été engagée la semaine dernière par la direction d'un collège à l'encontre d'une élève de 3e en raison de ses tenues vestimentaires. Par deux fois selon le rectorat, les habits portés par la jeune fille ont été "jugés inadaptés à une situation de travail, en vertu du règlement intérieur".
Le 12 septembre, deux surveillantes avaient fait remarquer à l'adolescente et à une amie que la robe et le débardeur qu'elles portaient étaient "provocants". Et le 30 septembre, après une première convocation, c'est un pull dévoilant les épaules qui avait valu des reproches à la jeune fille, dont la mère dénonce une situation "pas acceptable dans un établissement public". L'adolescente et ses parents ont été convoqués pour un second entretien qui aura lieu "prochainement", "dans l’apaisement", a indiqué le rectorat, qui parle d'un "processus éducatif pas mis en place pour stigmatiser ou punir".
Têtes découvertes et pas de tenues "trop" courtes
"Les règles précisent que les élèves doivent avoir une tenue correcte et décente". Voici peu ou prou ce que dit le rectorat de Paris, contacté par LCI. Encore faut-il savoir ce que l'on admet sous cette terminologie : "Quant à la vérification de ce qu'est une tenue décente, c'est au niveau de l'établissement que cela se joue", indique le rectorat qui explique, par exemple, que s'il s'agit d'un lycée professionnel, le proviseur peut exiger de ses élèves une tenue qui soit en cohérence avec la profession vers laquelle ils se dirigent.
Résultat, un gros flou existe quant à savoir avec précision ce qu'un élève a le droit ou non de mettre dans l'enceinte scolaire. Ainsi, certains établissement accepteront le port du jean troué quand d'autres trouveront ça inacceptable. Seule certitude, quelles que soient la mode ou la saison, une tenue vestimentaire simple, propre, décente est exigée.
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Dans les faits - après avoir sondé plusieurs collèges à Paris et en région parisienne -, un certain nombre d'interdits reviennent tout de même en boucle : "Les pantalons déchirés et les tenues de loisirs (shorts, bermudas de plage, tongs, mini-jupes, tee-shirts "trop" courts, trop échancrés, dos dénudés...) sont à proscrire. Les teintures et coupes de cheveux excentriques ne sont pas autorisées (crânes rasés, coupes iroquoises...). Les casquettes, capuches, bonnets et autres couvre-chefs sont interdits à l'intérieur des locaux ainsi que pendant les cours et dans les activités extérieures ou sorties EPS sauf prescription de l'enseignant, prescription médicale ou en cas de fortes chaleurs...", stipulent les règlements intérieurs.
Autre bête noire, les tenues provocantes, comme évoqué plus haut dans le cas de l'Isère. Ainsi, au collège Jean Macé de Suresnes dans les Hauts-de-Seine, "aucun sous-vêtement ne doit être visible. Dans le cas contraire, ce type de tenue pourra faire l'objet d'un appel aux parents voire d'une punition", est-il écrit dans les règles de vie. Une chose est sûre, pour éviter tout litige, chaque parent est invité à lire méticuleusement, avant de le signer, le règlement intérieur remis le jour de la rentrée dans le carnet de correspondance de son enfant.