En France, chaque foyer compterait en moyenne 6,4 écrans.Les supports numériques limitent l’imagination et la créativité des enfants.L’ennui est un bon exercice pour devenir autonome et apprendre à se connaître.
Rien qu’à l’écoute des termes TikTok, Call of Duty ou encore Pat’Patrouille, certains parents frissonnent. On vous l’accorde, il y a de quoi. Et pour cause, les petits ne jurent parfois que par des activités liées aux écrans. La révolution numérique n’a épargné aucune famille. D’après les données publiées par Médiamétrie en 2020, chaque foyer compterait en moyenne 6,4 écrans, contre 6 il y a dix ans. Parmi les grands favoris : les téléphones mobiles (+17%), les ordinateurs fixes (+33%) et surtout portables (+111%), sans oublier les tablettes ! Difficile de respecter la recommandation faite par Santé Publique France en 2023 visant à interdire l’accès aux outils numériques aux enfants de moins de deux ans, donc. D’après les résultats de l’étude datant d’avril, ils seraient 13,7% des parents à l’appliquer, alors que 49,7% des interrogés parviennent à suivre la recommandation de “maximum une heure par jour” pour un enfant de trois ans et demi.
Pourquoi l’ennui n’est pas l’ennemi de vos enfants ?
Bien qu’il soit parfois difficile de toujours faire preuve d’imagination pour divertir son petit, lui donner l’accès à un smartphone ou à la télévision est une fausse bonne solution. Et pour cause, si le contenu proposé par un dessin animé, une vidéo éducative ou un jeu vidéo va certes le captiver et le passionner durant de longues heures, toutes les autres activités risquent de lui paraître fades et sans intérêt par la suite. Avec la large palette de couleurs, de scénarios et de stimuli sensoriels proposés, votre enfant ne cherchera pas à découvrir de nouvelles sources de stimulations. Si sa consommation d’écrans est fréquente et prolongée, il risque donc de se murer dans cette seule activité dont il peut rapidement devenir dépendant. Un enfant habitué à ne jamais s’ennuyer va donc avoir une imagination et une créativité limitées.
Plus un enfant passe du temps connecté aux écrans, moins il se connecte au reste du monde
Chaque enfant qui sommeille en nous se rappelle certainement d’avoir passé de longs et insoutenables après-midis à se demander quoi faire pour s’occuper. Mais n’est-ce pas non plus dans ces moments précis que nous avons testé, bricolé, imaginé ou tout simplement créé des choses dont on peut encore se souvenir avec un sourire aux lèvres aujourd’hui ? Les spécialistes s’accordent à dire que les écrans peuvent priver les enfants d’autres activités épanouissantes comme la découverte d’une passion pour un sport, la lecture, la peinture ou un jeu partagé ; ce qui renforcera aussi le lien social. Finalement, cela laisse à admettre que plus il s’intéresse aux supports numériques, moins il cherche à découvrir qui il est vraiment.
L’addiction aux écrans est à considérer le plus tôt possible
Il est important de prendre conscience de ces données le plus tôt possible puisque comme le révèle Jonathan Bernard, chargé de recherche à l'Inserm au centre de recherche en épidémiologie et statistiques, le temps passé devant les écrans augmente au fil des années. Ainsi, plus cette habitude est ancrée dans le mode de vie d’un enfant de façon précoce, plus elle est difficile à déconstruire : “De 2 ans à 3 ans et demi et de 3 ans et demi à 5 ans et demi, l'augmentation du temps d'écran des enfants avec l'âge est assez constante. Quelque soit l'origine de la famille ou le niveau d'études des parents, on voit que cette augmentation touche toutes les classes et elle est de même amplitude. Cela démontre que les habitudes d'écran se construisent très tôt, et ensuite, les enfants ont beaucoup de mal à sortir de cette trajectoire.”
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Sujets de sociétéTaxes, carburants, inflation... Les Français face à la vie (très) chère
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens