Les dépenses consacrées aux étudiantes sont inférieures de 18% à celles allouées aux étudiants, selon une étude

par Marius BOCQUET
Publié le 1 novembre 2022 à 11h57

Source : Sujet TF1 Info

Les étudiantes sont sous-représentées dans les filières et disciplines les plus coûteuses, selon une note de l'Institut des politiques publiques.
Conséquence, les dépenses d’enseignement supérieur consacrées aux femmes sont inférieures de 18% à celles allouées aux hommes.
Ces inégalités se perpétuent ensuite sur le marché du travail.

Les dépenses d’enseignement supérieur consacrées aux étudiantes sont inférieures de 18% à celles allouées à leurs homologues masculins. C'est ce que révèle une note de l'Institut des politiques publiques (IPP) parue fin octobre et relayée par le journal Le Monde. Selon ce document, "ces disparités ne s’expliquent pas par des durées d’études différentes, mais par des choix d’orientation différenciés en termes de filières et de spécialités disciplinaires".

Alors même que les femmes accèdent plus souvent à l’enseignement supérieur que les hommes - elles représentent 53% de l’ensemble des étudiants ou anciens étudiants -, les étudiantes sont largement sous-représentées dans les filières et disciplines qui bénéficient des ressources les plus élevées. Elles ne représentent ainsi que 34% des étudiants de grandes écoles et seulement 38% des instituts d'études technologiques (IUT) et des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE).

Les étudiantes sous-représentées en maths, ingénierie, informatique

Les étudiantes sont également sous-représentées dans les disciplines "maths, ingénierie, informatique" (17%) et "sciences de la terre et de la matière" (35%). À l'inverse, elles sont largement surreprésentées dans la formation paramédicale (89%) et à l'université (57%). Les femmes représentent par ailleurs 72% des étudiants en droit, 71% des étudiants en littérature, arts, langues et 67% des étudiants en sciences sociales, disciplines de l'enseignement supérieur les moins coûteuses.

"Cette différenciation des choix de filières et de disciplines en fonction du genre se traduit par des dépenses d’enseignement supérieur inégales", résume la note de l'IPP. C'est ce qui explique que les dépenses consacrées aux étudiantes soient inférieures à celles allouées aux étudiants. "10% des étudiants bénéficient de dépenses cumulées supérieures à 53.000 euros contre moins de 5% des étudiantes", insiste la note de l'Institut des politiques publiques relayée par Le Monde.

L'influence des normes sociales

D'après cette note, s'appuyant sur les travaux de recherche consacrés à cette question, ces choix d'orientation différenciée s'expliqueraient par "l’influence exercée par les normes sociales et les stéréotypes de genre véhiculés par les parents, l’entourage proche et l’environnement scolaire"

Ces disparités ne sont pas sans conséquences. Le coût des formations d’enseignement supérieur étant "fortement corrélé avec leur rendement salarial", "les inégalités de dépenses d’enseignement supérieur selon le genre pourraient donc contribuer à la perpétuation des inégalités entre les femmes et les hommes sur le marché du travail", conclut le document.


Marius BOCQUET

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