Le ministre de l'Éducation a réagi ce vendredi à un courrier transmis par le rectorat de Versailles à une famille affirmant que leur fille avait subi des attouchements sexuels dans son école.Un courrier au ton menaçant, dont Gabriel Attal a condamné les "termes".Il avait déjà fustigé un autre courrier transmis par le même rectorat aux parents d'un enfant harcelé.
Le rectorat de Versailles à nouveau dans la tourmente. Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, a "condamné fermement" vendredi "les termes" d'un courrier au ton menaçant de l'institution adressé en mai dernier à une famille qui signalait des attouchements sexuels subis par leur fille. Cette nouvelle affaire éclate peu après que le ministre a qualifié de "honte" une autre lettre au ton très dur, envoyée au printemps aux parents de Nicolas, un élève de Poissy, dans les Yvelines, qui s'était plaint de harcèlement et qui s'était suicidé lors de la rentrée scolaire.
Réagissant à nouveau face à cette nouvelle polémique, le ministre de l'Éducation "condamne fermement les termes de ce courrier adressé en mai dernier par le rectorat de Versailles à une famille", a indiqué vendredi le ministère dans un communiqué, qui confirme des informations de BFMTV. Cette lettre, datée du 4 mai 2023, avait été envoyée à une famille qui affirmait que leur fille avait été victime d'attouchement sexuel de la part d'un animateur périscolaire, à Andrésy, toujours dans les Yvelines. Selon BFMTV, le père de la jeune fille, âgée de 11 ans, a d'ailleurs porté plainte contre X pour des faits d'attouchements sexuels concernant son enfant.
"D'autres courriers de ce type envoyés à plusieurs familles"
Dans cette missive, dont l'AFP a obtenu une copie, le rectorat de Versailles jugeait que les propos et le comportement de la famille envers des personnels de l'Éducation nationale étaient "inacceptables". Il y expliquait avoir eu connaissance du fait que les parents avaient, en mars, "accusé le personnel de direction de l'école Denouval", à Andrésy, "d'avoir commis une faute professionnelle en négligeant et en s'abstenant de prendre les mesures nécessaires" et "menacé de porter plainte pour non-assistance à personne en danger".
Le rectorat assurait que la procédure avait "été entièrement respectée" et avait enjoint la famille à "adopter désormais une attitude constructive et respectueuse" envers "tout personnel de l'Éducation nationale", promettant qu'il prendrait sinon "toutes les mesures nécessaires".
Des termes semblables à ceux utilisés dans le courrier adressé aux parents du jeune Nicolas, un lycéen de 15 ans scolarisé à Poissy, dans les Yvelines, victime de harcèlement scolaire depuis des mois. L'adolescent s'est suicidé le 5 septembre dernier, au lendemain de sa rentrée dans un nouvel établissement. Selon BFMTV, plus de la moitié du texte est identique d'une lettre à l'autre. "C'est directement la menace, copié-collé. En fait, ils font ça à la chaîne", a fustigé auprès du site le père de la jeune fille, âgée de 11 ans, qui a par ailleurs porté plainte contre X pour des faits d'attouchements sexuels concernant son enfant.
Le ministère relève à ce propos que plusieurs messages du même acabit ont été envoyés par le rectorat. "S'agissant de l'académie de Versailles, les premières remontées de l'audit qu'il a déclenché indiquent que d'autres courriers de ce type ont été envoyés à plusieurs familles", ajoute la rue de Grenelle. Gabriel Attal avait annoncé lundi le lancement d'un audit sur la gestion des cas de harcèlement de septembre 2022 à septembre 2023, dans chaque académie, des travaux dont mes conclusions globales sont attendues d'ici un mois.
Le ministre se rendra par ailleurs "dès lundi matin au rectorat de Versailles pour faire le point avec le nouveau recteur", nommé mi-juillet. "Pour le ministre, les choses sont claires : il s'agit de faire la transparence sur l'ampleur de cette pratique, d'y mettre un terme, et d'en tirer toutes les conséquences", poursuit le ministère.