Dans les collèges de Gironde, les familles obligées de financer le papier pour la photocopieuse ?

L'histoire semble anecdotique. Mais est présentée comme la preuve du "bradage du principe de gratuité" de l'Éducation nationale. Ce lundi 5 septembre, plusieurs internautes ont alerté sur l'initiative d'un collège pour faire face à la hausse des prix, notamment du papier. Capture d'écran à l’appui, ils affirment que l'établissement girondin demande désormais aux familles de financer par elles-mêmes le fonctionnement de l'établissement scolaire en incluant les "ramettes de papier" dans les fournitures scolaires. Nous avons vérifié.

Tout d'abord, la capture d'écran est authentique. Si l'image est issue de l'environnement numérique de travail des professeurs de cet établissement situé à Mérignac, il existe aussi une version en ligne. Sur le site du collège, on lit qu'il est désormais "demandé aux familles, de la 6ème à la 3ème, d'ajouter sur la liste des fournitures une ramette de papier 80 g (coût de l'ordre de 3 euros)", peut-on lire. Une demande "étonnante", d'après l'auteur de l'une des publications sur Twitter, qui précise auprès de TF1info avoir identifié la photo dans une boucle WhatsApp destinée aux échanges entre représentants du syndicat SNES-FSU. Or, cette demande est "très inhabituelle dans ce département, dans cette académie et surtout pour ce niveau scolaire", nous confie-t-il. Et elle vient s'ajouter à la liste déjà longue - et coûteuse - des fournitures scolaires pour les familles. 

De fait, comme nous avons pu le vérifier sur le site de plusieurs établissements en France, il n'est pas rare que des écoles primaires fassent ce type de demande aux parents. Une requête qui s'explique par le financement du primaire, qui revient à des mairies avec parfois peu de moyens. Mais cette excuse tient-elle aussi pour le secondaire, où le financement est départemental ? Interrogée sur la question, l'académie de Gironde n'est pas revenue vers nous. Mais nous a redirigés vers le proviseur de l'établissement girondin concerné. 

Or, d'après lui, il s'agirait plutôt d'un "non-événement". Car cette demande ne serait pas liée à un problème de moyens, mais à un souci du côté du fournisseur. "L'achat du papier était déjà prévu dans le budget de l'établissement depuis la fin de la dernière année scolaire", affirme le proviseur, "le chèque était déjà signé". Cependant, "la commande n'a pas été honorée". "Le fournisseur nous a informés deux jours avant la rentrée qu'il était en rupture de stock et qu'il ne livrerait aucun établissement scolaire de ce groupement d'achat." 

C'est pourquoi, face à une situation "urgente" du fait de la rentrée scolaire, il a été choisi de mettre en place cette "solution temporaire". "Évidemment, les familles qui ont apporté une ramette ont été identifiées. À leur demande, une fois que nous aurons retrouvé notre niveau de stock habituel, nous leur restituerons cette fourniture", promet le chef d'établissement auprès de TF1info. Aucun coût supplémentaire n'est donc prévu pour les familles, qui doivent déjà faire face à une hausse de 4,25% des prix des fournitures.

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