Il n'y a pas "pas plus de décrochages d'élèves en 2019 qu'en 2020", selon les premières évaluations

Publié le 17 novembre 2020 à 16h44

Source : TF1 Info

ÉDUCATION - Jean-Michel Blanquer a assuré ce mardi sur LCI qu'il n'y avait pas eu, en France "plus de décrochages d'élèves en 2019 qu'en 2020", malgré le confinement. Une information corroborée par les premiers chiffres.

Six mois sans école. Entre le confinement et les vacances estivales, les élèves n'avaient pas vu les bancs de leur classe pendant une très longue période. Ce qui a pu inquiéter de nombreux parents et professionnels du secteur. Mais après plusieurs semaines de rentrée, le ministre de l'Éducation nationale estime avoir "réussi" la continuité pédagogique pendant le premier confinement. Invité politique de la matinale de LCI ce mardi 17 novembre, Jean-Michel Blanquer s'est ainsi félicité de ne pas avoir "plus de décrochages scolaires en 2020 qu'en 2019, grâce à tout ce qui a été fait". 

La "catastrophe" a été évitée

De fait, de nombreux établissements n'ont pas attendu la rentrée de septembre pour s'organiser. Et ont repéré dès le mois de mai les élèves en difficulté scolaire afin de leur proposer des solutions. "On a contacté leurs familles au moment du déconfinement pour qu'elles sachent que leurs enfants pouvaient bénéficier de cours supplémentaire dès la rentrée", expliquait entre autres exemples Audrey Chanonat, principale d'un collège à La Rochelle. Comme l'a résumé le ministre, les élèves "perdus de vue" au printemps dernier ont donc été "retrouvés depuis". 

Résultat : les statistiques de 2020 ne montrent pas que cette rentrée a été une année de décrochages spécifiques. D'après le ministère de l'Education, le taux d'abandon scolaire dans le pays est "de 8,2% en 2020". Un chiffre exactement similaire à celui de l'année précédente. Et bien en deçà du taux de décrochage de la décennie précédente (12,6% en 2010).

Une légère baisse du niveau

Si tout le monde a retrouvé le chemin de l'école, qu'en est-il de leur niveau scolaire? Comme chaque année depuis deux ans, des évaluations en français et en mathématiques ont eu lieu à la rentrée dans les classes dites "charnières" (CP et CE1, 6e et seconde). L'occasion de mesurer "l'étendue des dégâts" du confinement et de longs mois sans école. Or, comme l'indique le ministre, les résultats au niveau national n'ont pas montré "de résultats catastrophiques". Pas catastrophiques mais tout de même visibles. Dans un communiqué de presse publié le 9 novembre dernier, le ministère observait que "de manière générale" les résultats sont "en baisse par rapport à 2019". 

Ce qui "démontre très logiquement que, malgré les efforts de tous, les apprentissages des élèves- et plus particulièrement des plus fragiles d'entre eux - ont été affectés par la situation particulière qui a touché notre pays". Par exemple, en CP,  le pourcentage d'enfants ayant une maitrise jugée satisfaisante de la "connaissance du nom des lettres et du son qu'elles produisent" est passé de 80,1% à 77,8%. En classe de CE1, cette baisse de niveau est encore plus visible. La proportion d'élèves avec une maitrise satisfaisante en lecture de textes a chuté de 4,8 points. Par contre, en classe de sixième "les résultats sont très largement en hausse". Un paradoxe qui s'explique par la nature des compétences évaluées pour ces jeunes, qui sont "progressivement acquises et mobilisées", et qui ne dépendent donc pas de l'assiduité lors du dernier trimestre.

Le ministère ne s'inquiète cependant pas outre mesure de ce léger déclin car des améliorations avaient, au contraire, été observées les années précédentes. Dès lors, cette baisse vient simplement "effacer" les progrès accomplis sans mettre en grande difficulté le système scolaire. 

Reste à voir l'impact qu'aura la crise sanitaire sur les fractures sociales du pays. Et donc sur le résultat des élèves les plus précaires. De fait, déjà avant la crise sanitaire, le contexte socio-économique était le "déterminant le plus important des résultats scolaires dans l'UE", selon un indicateur de la Commission européenne. Un effet particulièrement visible "en Hongrie, en Roumanie, en Bulgarie, au Luxembourg, en Slovaquie et en France". 


Felicia SIDERIS

Tout
TF1 Info