Inflation à la cantine : comment les écoliers d'Agde sont privés de dessert

TF1info| Reportage : Antoine Cazabonne, Jean-Vincent Molinier, Octavie Couchard
Publié le 26 novembre 2022 à 12h46, mis à jour le 26 novembre 2022 à 14h04

Source : Le JT

Faudra-t-il bientôt choisir entre le dessert et l'entrée, dans les cantines scolaires ?
Dans la commune d'Agde, dans l'Hérault, les enfants sont déjà au régime sec.
Le prestataire assure ne plus pouvoir faire face à l'inflation au prix payé par la municipalité.

"Il manque tous les jours quelque chose", constate une employée de cette cantine scolaire d'Agde en plein service de midi. Aujourd'hui ce sont les fruits qui manquent au repas des enfants, lundi c'était l'entrée, mardi les laitages... Depuis une semaine, le fournisseur des cantines de la commune d'Agde (Hérault), a décidé de réduire les quantités de repas. Mais les parents n'ont pas été avertis.

"C'est honteux, c'est révoltant", s'indigne une mère de famille dans le reportage de TF1 en tête de cet article, "mais je travaille tous les jours, je suis obligé de les mettre [à la cantine], on n'a pas le choix".  Un jeune élève confirme les carences des repas scolaires : "On mange moins, après on a faim dans l'après-midi".

C'est totalement ubuesque !
Gilles d'Ettore, maire d'Agde

Placée devant le fait accompli, la municipalité d'Agde dénonce un chantage de la part de la société traiteur, qui pour revoir les tarifs prévus à la hausse, aurait changé sa formule sans concertation. "C'est totalement ubuesque !", réagit le maire (LR) Gilles d'Ettore, "lorsque je passe un contrat avec la société, "j'attends la prestation que j'ai signée avec eux".

Un plateau repas moyen coûte quatre euros et 27 centimes à la commune. Les parents les paient entre 50 centimes et quatre euros, en fonction de leurs revenus. Mais selon le prestataire, l'entreprise de restauration collective SHCB, il est devenu impossible de fournir les mêmes repas, avec la flambée des prix du secteur alimentaire. 

"Pour moi, le vrai prix d'un repas scolaire, c'est 5 euros", nous explique son directeur Thierry Pompanon, "une entreprise privée a besoin de vendre des produits en dégageant un minimum de marge, ce qui n'est plus le cas". Au moins, une dizaine de collectivités sont concernées, qui espèrent toutes que le fournisseur fera machine arrière, pour proposer à nouveau des repas complets aux élèves.


TF1info| Reportage : Antoine Cazabonne, Jean-Vincent Molinier, Octavie Couchard

Tout
TF1 Info