TRIBUNE - Le basketteur Evan Fournier en appelle à Jean-Michel Blanquer dans une tribune publiée lundi pour réclamer une réforme du système sportif français à l'école et de créer des plages horaires dédiées aux sports.
Après le tacle, les réclamations. Dans une tribune publiée sur le site du Huffington Post, le basketteur Evan Fournier a appelé lundi Jean-Michel Blanquer à une réforme en profondeur du sport à l'école, en créant notamment des plages horaires pleinement dédiées à la pratique sportive. Une suite (logique) aux critiques qu'avait lancé le joueur des Knicks de New York à l'adresse du ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports après les JO de Tokyo.
Un trou de mémoire ? On rembobine. Pour expliquer les différents succès des équipes françaises de sport collectif aux Jeux, le ministre s'était félicité de "la qualité de l'enseignement de ces sports à l'école". Une déclaration qui avait provoqué les moqueries de plusieurs sportifs français, dont le handballeur Vincent Gérard ou encore les basketteurs Vincent Poirier et, donc, Evan Fournier, qui lui avait répondu sur Twitter en qualifiant la culture sportive de "désastreuse" en France.
J'ai essayé de développer mon argumentaire suite à mon tweet à @jmblanquer . Tribune avec @LeHuffPost à lire ici : "Féliciter nos athlètes tous les quatre ans n'est plus suffisant". https://t.co/091jDRPJCK — Evan Fournier (@EvanFourmizz) August 16, 2021
Profiter de la vague Paris 2024 pour réformer le sport à l'école
Dénonçant l'impact "minime" de l'EPS sur les performances françaises aux JO, Evan Fournier, lui-même fils de professeur d'EPS, suggère de profiter des Jeux de Paris 2024 pour "réformer le système français en proposant un accès plus important à la culture et au sport". Et de poursuivre : "À l’image de nombre de nos voisins, pourquoi ne pas offrir aux jeunes de réelles plages horaires dédiées au sport dans leur emploi du temps ?"
Celui qui évolue en NBA depuis 9 ans maintenant propose de s'inspirer du système scolaire américain, qui "permet à de jeunes sportifs ambitieux de poursuivre leurs études, avec l’octroi de bourses dans les plus prestigieuses universités du pays". En France, déplore-t-il, les sports collectifs sont pratiqués par "simple commodité".
Ce ne sont pas les deux minuscules heures d’EPS par semaine de mon emploi du temps de collégien qui m’ont insufflé l’envie de jouer au basket.
Evan Fournier
Le joueur de 28 ans dénonce aussi "une inégalité dans l’accès au sport entre les établissements disposant de moyens, et ceux se trouvant dans des situations plus compliquées". "Ce ne sont pas les deux minuscules heures d’EPS par semaine de mon emploi du temps de collégien qui m’ont insufflé l’envie de jouer au basket", écrit-il, se disant prêt à recevoir Jean-Michel Blanquer à New-York pour "continuer à échanger sur le sujet".
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Contacté par l'AFP, Le ministère de l'Éducation nationale rappelle que "l'EPS n'a pas pour but de former des sportifs de haut niveau, mais de former le plus grand nombre au sport", soulignant "l'importance des cursus sportifs de haut niveau à l'école".